Il n’y pratiquement pas de nouvelles sur ces filles malgrè la mise sur pied du mouvement "Bring back our Girls" ("Rendez-nous nos Filles") soutenu par une multitude de personnalités, de Michelle Obama à Angelina Jolie.
Cinquante-sept d'entre elles avaient réussi à s'échapper, mais le sort des 219 autres reste incertain. Un mois après l'enlèvement, une vidéo montrait quelques dizaines, vêtues de noir et récitant le Coran avec résignation. Le leader de Boko Haram, Abubakar Shekau, s'enflammait alors pour annoncer qu'elles avaient été converties à l'islam et "mariées" à des militants du mouvement islamiste.
En fait, soumises au groupe et parfois vendues en esclavage à des militants, voire utilisées comme "bombes humaines" dans des attentats, selon des défenseurs des droits de l'Homme.
Des dizaines de jeunes militants surnommés les "Ambassadeurs des filles de Chibok" ont parcouru les rues de la capitale fédérale nigériane jeudi, vêtus de leurs emblématiques t-shirts rouges, beaucoup portant aussi des rubans rouges attachés à leurs cheveux et autour de leur tête. Une veillée aux chandelles doit finir la journée de commémoration.
Rejoints par d'importants dignitaires religieux, les jeunes ont brandi des banderoles avec les noms et les portraits des disparues.
"Mon coeur saigne pour ces enfants. Ma honte est indicible", a déclaré l'archevêque catholique d'Abuja John Onaiyekan, revêtu de l'habit rouge de cardinal. "J'ai honte que près de 300 filles aient pu disparaître juste comme ça, même après que nous ayons dit que l'armée fait de son mieux, qu'elle fait des progrès, mettant les terroristes en déroute, détruisant leurs campements".
Le cheikh Nura Khalid, imam d'une mosquée de la capitale, a appelé les membres du clergé musulman à se mobiliser "lors de nos prédications, du haut de nos chaires, pour que les filles de Chibok retrouvent leur liberté".
La porte-parole de "Bring Back Our Girls", Aisha Yesufu, se disait avoir confiance lundi au nouveau président nigérian Muhammadu Buhari qui "a donné sa parole qu'il fera tout ce qu'il peut pour que nos filles soient secourues".
M. Buhari, ancien général qui a pris ses fonctions le 29 mai, a juré de mettre fin à l'insurrection islamiste de Boko Haram, qui a fait plus de 15.000 morts et 1,5 millions de déplacés en six ans.