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La coalition intensifie ses frappes en Syrie, au moins 32 djihadistes tués


Le ministère britannique de la Défense Michael Fallon s'adresse à des pilotes qui s'apprêtent à bombarder la Syrie. Chypre, 5 déc. 2015. (AP Photo/Pavlos Vrionides)
Le ministère britannique de la Défense Michael Fallon s'adresse à des pilotes qui s'apprêtent à bombarder la Syrie. Chypre, 5 déc. 2015. (AP Photo/Pavlos Vrionides)

Selon l'OSDH, 15 frappes de la coalition internationale ont tué au moins 32 djihadistes à Raqqa, dimanche. Dans un entretien au "Sunday Times", le président Assad a fortement critiqué l'intervention occidentale.

Au moins 32 combattants du groupe Etat islamique (EI) ont été tués dimanche 6 décembre à Raqqa, fief des jihadistes dans le nord de la Syrie frappé de plus en plus fréquemment par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.

Cette intervention des pays occidentaux a été de nouveau critiquée par le président syrien Bachar al-Assad qui, dans un entretien au journal britannique "Sunday Times", a qualifié ces frappes de "préjudiciables" et "illégales".

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que "des avions militaires, probablement de la coalition internationale" avaient effectué 15 frappes "visant des positions de l'EI au nord, à l'est et au sud-est de la ville de Raqqa".

Elles ont tué au moins 32 jihadistes et blessé plus de 40 autres, a précisé à l'AFP son directeur, Rami Abdel Rahmane. Mais le nombre de victimes pourrait probablement s'accroître car ce bilan provient d'un seul hôpital, selon lui.

Raqqa, ville de taille moyenne sur les rives de l'Euphrate, est devenue la capitale de facto de l'EI en Syrie. Elle est de ce fait l'un des objectifs majeurs des opérations de la coalition et, dans une moindre mesure, du régime et des Russes, qui ont lancé une campagne aérienne le 30 septembre. Les Russes sont toutefois accusés de viser également les rebelles dits modérés.

13 civils tués à Zamalka

Dimanche, l'OSDH a indiqué que 13 civils dont deux enfants ont été tués apparemment par des frappes russes sur la ville de Zamalka, à l'est de Damas.

La coalition bombarde l'EI depuis septembre 2014 mais ses frappes se sont intensifiées après les attentats de Paris revendiqués par l'EI et qui ont coûté la vie à 130 personnes.

La France a riposté par des frappes depuis son porte-avions Charles de Gaulle positionné en Méditerranée orientale, le président François Hollande ayant promis de faire "le plus de dégâts possibles à cette armée terroriste".

La Grande-Bretagne l'a rejointe jeudi, tandis que l'Allemagne a approuvé vendredi un plan pour rejoindre la coalition en effectuant des missions de reconnaissance.

Dans l'entretien au "Sunday Times", le président Assad a fortement critiqué ces interventions, notamment celle de la Grande-Bretagne.

"Vous ne pouvez pas les (le groupe EI) battre avec seulement des frappes aériennes. Vous ne pouvez pas les battre sans coopérer avec des troupes au sol. Vous ne pouvez pas les battre si vous n'avez pas l'approbation du peuple et du gouvernement", a-t-il martelé.

La position d'Assad consolidée

Il a également ironisé sur les "70 000 combattants syriens modérés" évoqués par le Premier ministre britannique David Cameron sur lesquels la coalition pourrait s'appuyer au sol : "il n'y en a pas 70 000. Il n'y en a pas 7 000".

Interrogé sur une possible intervention au sol de soldats russes, M. Assad a répondu que le sujet "n'avait pas encore été discuté". "Je ne pense pas que nous en ayons besoin maintenant parce que les choses évoluent dans le bon sens", a-t-il ajouté.

Le président syrien a vu sa position consolidée, du moins dans un proche avenir, par le changement de ton des pays occidentaux, dont la France, qui ne font plus de son départ un préalable à des négociations pour une transition politique.

En revanche, la plupart des groupes d'opposants syriens restent intransigeants sur la nécessité de son départ. Ils discuteront de nouveau de cette question au cours d'une réunion prévue mercredi à Ryad.

Les opposants considèrent qu'Assad est le premier responsable du conflit qui a fait plus de 250 000 morts depuis mars 2011.

L'OSDH a par ailleurs annoncé dimanche que l'EI avait exécuté un militant des médias dans la ville de Deir Ezzor en l'attachant à deux véhicules qui ont démarré dans des directions opposées.

Le groupe jihadiste l'accusait de "collaborer avec la coalition croisée", après avoir découvert des équipements d'enregistrement lors d'un raid à son domicile, a affirmé l'ONG.

Les militants locaux sont une source privilégiée pour recueillir des informations sur le quotidien sous le contrôle des jihadistes, les journalistes n'étant pas en mesure d'accéder à leur territoire.

Avec AFP

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