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Syrie : le chef de la diplomatie française n'envisage plus un départ d'Assad avant la transition


Laurent Fabius, le 29 juillet 2015 à Téhéran. (AP Photo/Ebrahim Noroozi)
Laurent Fabius, le 29 juillet 2015 à Téhéran. (AP Photo/Ebrahim Noroozi)

Laurent Fabius a indiqué, dans une interview parue samedi, qu'une "Syrie unie implique une transition politique. Cela ne veut pas dire que Bachar al-Assad doit partir avant même la transition, mais il faut des assurances pour le futur."

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré qu'il n'envisageait plus un départ du président syrien Bachar al-Assad avant une transition politique en Syrie, dans un entretien au quotidien régional "Le progrès de Lyon" paru samedi​.

"La lutte contre Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique, EI) est décisive, mais ne sera totalement efficace que si l'ensemble des forces syriennes et régionales s'unissent. Comment est-ce possible tant que Bachar al-Assad préside, lui qui a commis tant d'atrocités, et qui a contre lui une grande partie de sa population ?" s'interroge Laurent Fabius, avant de préciser : "Une Syrie unie implique une transition politique. Cela ne veut pas dire que Bachar al-Assad doit partir avant même la transition, mais il faut des assurances pour le futur."

Evolution sensible de la position française

Cette déclaration de M. Fabius marque une nouvelle, et sensible, évolution de la position française.​

Après les attentats de Paris le 13 novembre (130 morts), revendiqués par l'EI, la France a fait de la lutte contre l'organisation jihadiste sa priorité, abandonnant sa position, maintes fois réitérée, du "ni, ni" (Ni Bachar, ni Daech).

Jeudi dernier, en marge de la COP21, le ministre français avait déjà envisagé une possible collaboration avec l'armée syrienne, dont le président Assad ne serait plus le chef.

"Il n'est pas possible de travailler avec l'armée syrienne tant que M. Bachar al-Assad est à sa tête. Mais à partir du moment où il y aura eu une transition politique et où M. Bachar ne sera pas le chef des armées, on peut très bien s'associer à ce qui sera l'armée syrienne. Mais dans une transition politique opérée", avait-il déclaré.

L'écart se réduit avec Moscou

L'écart s'est ainsi réduit entre la position de Paris et celle de la Russie, qui soutient militairement le président syrien.

La France, comme les Etats-unis et les pays membres de la coalition internationale qui lutte par des bombardements aériens contre l'organisation Etat islamique en Syrie, sont à la recherche de solutions politiques ou militaires impliquant les acteurs locaux ou régionaux qui pourraient mettre fin à plus de quatre ans de guerre en Syrie.

"L'expérience des dernières décennies, que ce soit en Irak ou en Afghanistan, montre que des forces occidentales au sol apparaissent vite comme des forces d'occupation. Les opérations doivent être menées par des forces locales : syriennes modérées, arabes, kurdes, le cas échéant en coordination avec l'armée syrienne, ce qui est impossible sans transition politique", a ajouté M. Fabius au quotidien régional.

Avec AFP

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