Un débat sur les violences envers les femmes agite le Sénégal à la suite de plusieurs meurtres, dont celui d'une jeune fille le 18 mai à Tambacounda, à 420 km à l'est de Dakar.
C'est à la suite d'un commentaire sur Facebook en réaction à ce meurtre que le prévenu, Ousmane Mbengue, a été arrêté la semaine dernière. Le tribunal l'a reconnu coupable de "provocation et incitation à la commission d'un crime ou d'un délit", mais relaxé du chef "d'apologie du crime".
"C'est un verdict très satisfaisant. Le tribunal, dans sa sagacité, a compris que mon client était un plaisantin, et a pris en compte ses excuses", a déclaré Me Aboubacry Barro, un avocat de la défense.
A l'audience, lundi, la procureure avait requis deux ans de prison, dont six mois ferme.
Il était reproché au prévenu d'avoir appelé à "diminuer l’effectif des femmes au Sénégal pour espérer éventuellement être un pays développé un jour", tout en précisant qu’il n’était "pas psychopathe". "On doit en tuer beaucoup même, toutes celles que les juges défendent", ajoutait-il, estimant que "les problèmes viennent des femmes", avant de "présenter ses excuses", qu'il a réitérées lundi à la barre.
"Si on tue toutes les femmes, qui va donner vie aux Sénégalais de demain? Qui va s'occuper d'eux, qui va leur faire la cuisine? Bien sûr que mon client ne veut pas tuer toutes les femmes", avait argué l'un de ses avocats, Me Cheikh Ba.