Cette rencontre, co-organisée par la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland et le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, a été précédée lundi soir par un dîner dans la métropole canadienne de la côte pacifique, rassemblant la diplomatie mais aussi des responsables militaires d'une vingtaine de pays du Commandement des Nations unies en Corée, mais sans la Russie ni la Chine très critiques de ce rassemblement.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a d'ailleurs vertement critiqué lundi "les Américains et leurs alliés" qui veulent "imposer leurs vues en se basant exclusivement sur le diktat et l'ultimatum" et sans "reconnaître la réalité d'un monde multipolaire".
Malgré la multiplication des tirs de missiles balistiques l'an dernier, le régime nord-coréen de Kim Jong-Un a décidé la semaine dernière, lors du premier dialogue officiel intercoréen en plus de deux ans, d'envoyer aux jeux d'Hiver de Pyeongchang (9-25 février) une délégation d'athlètes et éventuellement des artistes.
Cette détente à l'approche du grand rassemblement olympique apparaît comme un contraste avec la fermeté dont font preuve les Etats-Unis dans leur volonté de s'assurer du bon fonctionnement des sanctions et leur possible durcissement.
La présidence américaine a rappelé à la veille du week-end l'importance de mettre "le maximum de pression" sur Pyongyang pour qu'il renonce à son programme nucléaire et, mardi, Rex Tillerson devrait proposer un embargo naval aux participants du groupe de Vancouver --dont la France, le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud.
- Envisager un plan d'action -
"Nous allons discuter interdiction maritime" dans la mer du Japon, avait assuré Brian Hook, un directeur du département d'Etat.
Après une évaluation de la situation, les ministres des Affaires étrangères devaient aborder les sanctions contre le régime de Pyongyang et envisager un plan d'action, selon le programme affiché des participants à cette réunion.
L'absence de la Russie et de la Chine n'est pas le signe d'un front lézardé de la communauté internationale, selon le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui assure que Russes et Chinois "joueront un rôle important" à terme pour promouvoir "la paix dans la péninsule coréenne".
Avant son arrivée à Vancouver, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a jugé que si les sanctions contre la Corée du Nord portent déjà leurs fruits, "la communauté internationale doit être unie dans son approche" afin de "maintenir la pression diplomatique sur le régime de Kim Jong-Un".
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a lui demandé lundi de "porter au maximum la pression sur la Corée du Nord" et ne pas "accepter l'armement nucléaire", quand le pape François a jugé que le monde était "à la limite" du risque de guerre nucléaire et qu'un simple accident serait suffisant "pour tout précipiter".
Le président sud-coréen Moon Jae-In, élu en mai en prônant le dialogue avec le Nord, est prêt "n'importe quand" à un sommet avec son voisin, pourvu que ce soit "dans les bonnes conditions", une ouverture refermée par Pyongyang dimanche qui a jugé M. Moon "ignorant et déraisonnable" d'évoquer des préconditions.
Chrystia Freeland a rencontré lundi soir son homologue sud-coréenne Kang Kyung-wha puis le ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono, deux responsables que Rex Tillerson a prévu de rencontrer à l'issue de la réunion mardi.
Mercredi, une nouvelle séance de discussions entre les délégués nord et sud-coréens est prévue.
Avec AFP