"Les organisations (syndicales) ont décidé de suspendre leur mot d'ordre de grève pour donner une chance aux discussions", a affirmé à la télévision RTI Théodore Gnagnan Zady, de la plateforme qui regroupe une cinquantaine de syndicats de fonctionnaires.
"Sur cette base, je vous invite à la reprise ce lundi 23 janvier, dès 7h30. Camarades, reprenons le travail pour que le pays reprenne", a-t-il conclu,précisant que de nouvelles négociations auront lieu à partir de mardi.
Samedi, réunis en Assemblée générale, les fonctionnaires avaient choisi de reconduire leur mouvement après deux jours de négociations avec le gouvernement.
Samedi soir, celui-ci avait indiqué dans un communiqué avoir notamment trouvé un accord sur "la modification des régimes de pensions (de retraite)" et "l'intégration des agents journaliers du secteur public à la Fonction Publique" soulignant aussi avoir "consenti des efforts considérables depuis 2011 et qui coûtent à l'Etat, chaque année, 244,8 milliards de FCA (370 millions d'euros)".
"Il s'agit notamment du déblocage des salaires de tous les fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire, salaires qui étaient bloqués depuis 1988, et de la reprise des avancements indiciaires chaque deux ans", ajoutait-il.
Outre un changement de cap sur les retraites, les syndicats demandaient des revalorisations salariales et le paiement de primes et d'arriérés de salaires.
La réforme des retraites est intervenue en 2012 mais ses premiers effets se font véritablement sentir en 2016, avec la mise à la retraite de fonctionnaires touchés par la loi.
Cette réforme fait passer l'âge de la retraite de 55 à 60 ans, voire 65 ans pour les grades les plus élevés. Les cotisations augmentent de 6 à 8,33% du salaire, alors que les pensions ont été réduites de 30 à 50% selon les catégories.
Cette grève survient alors que le pays fait face à une fronde des militaires et gendarmes qui a fait quatre morts cette semaine à Yamoussoukro. Une partie de l'armée --8500 anciens rebelles intégrés dans l'armée-- a obtenu le paiement de 12 millions de CFA (18.000 euros dont 7.500 avant le 5 février) mais le reste des "corps habillés" réclament aussi des augmentations de salaires et des primes. Le gouvernement a promis d'améliorer leurs conditions de vie.
De nombreux observateurs estiment que les concessions faites aux militaires ont renforcé les fonctionnaires dans leur conviction de pouvoir faire fléchir le gouvernement.
Avec AFP