Cette sanction survient à la veille de l'ouverture samedi de la campagne pour le référendum sur la nouvelle Constitution, voulue par le président Alassane Ouattara.
Le CNP, l'organe de régulation de la presse ivoirienne, "décide de la suspension" du quotidien Aujourd'hui, dont les écrits créent la "confusion dans l'esprit des populations, à travers de fausses informations", selon un communiqué.
De son côté, La Voie originale a été sanctionnée pour avoir attribué à des personnes, notamment à Aboudramane Sangaré, un "frondeur" du Front populaire ivoirien (FPI - opposition), le titre de "président intérimaire" du FPI.
M. Sangaré dirige une aile du FPI, fondé par l'ancien président Laurent Gbagbo, en rupture avec Pascal Affi N'Guessan, président officiel (FPI).
Ces deux dirigeants politiques rivaux dans leur parti sont tous deux opposés au projet de nouvelle Constitution et ont appelé au "boycottage du scrutin".
Jeudi, des membres de cette tendance réunie dans "un front de refus" avec certains dirigeants de l'opposition ont été brièvement interpellés lors d'une manifestation dispersée par la police à Abidjan.
Deux camps s'opposent au sein du FPI, la principale formation d'opposition, plongée dans une crise profonde depuis 2013.
D'un côté, les "gbagbistes", fidèles de Laurent Gbagbo - jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité -, qui font de sa libération "le coeur de la stratégie de lutte du parti". De l'autre, les "affistes" - fidèles de Pascal Affi N'Guessan -, qui a été candidat à la présidentielle de 2015 au grand dam de ses rivaux qui ont boycotté le scrutin.
Selon le président Ouattara, le projet de Constitution permettra d'en finir avec le problème de "l'ivoirité", en clarifiant notamment les conditions d'éligibilité à la présidence de la République.
En outre, il prévoit la création d'un poste de vice-président, élu en même temps que le président, et d'un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le président. Il prévoit aussi l'institutionnalisation de la chambre des rois et chefs traditionnels et une extension des compétences du Conseil économique et social.
La presse ivoirienne est réputée pour ses partis pris très marqués et son ton souvent virulent.
Avec AFP