La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré mercredi l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et ses quatre co-accusés coupables de subornation de témoins dans son procès pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
"M. Jean-Pierre Bemba Gombo, la chambre vous juge coupable" d'avoir influencé "de manière corrompue" plusieurs témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages, a déclaré le juge Bertram Schmitt.
La Cour pénale internationale a rendu mercredi son verdict à l'encontre de Jean-Pierre Bemba accusé de subornation de témoins dans le cadre de son procès pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Jean-Pierre Bemba, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que Fidèle Babala, un député du parti Mouvement de Libération du Congo (MLC), sont accusés d'avoir fabriqué ou présenté à la CPI des faux documents afin d'obtenir l'acquittement du chef de guerre. Un témoin de la défense, Narcisse Arido, est également poursuivi.
L'ancien riche homme d'affaires de 53 ans a été condamné en juin à 18 ans de prison pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le MLC, en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.
Celui qui est surnommé le "Mobutu miniature" a interjeté appel de sa condamnation fin septembre, dénonçant les "vices de forme" de son procès et évoquant notamment l'arrestation de son avocat durant le procès.
Il s'agit du premier procès pour subornation de témoins de l'histoire de la CPI, lancé après que le bureau de la procureure a reçu un tuyau de la part d'une source anonyme.
La Cour déterminera mercredi si Jean-Pierre Bemba, accompagné de ses conseils, est coupable ou non d'avoir versé de l'argent et donné des cadeaux à des témoins ou de leur avoir promis une réinstallation et une sécurité afin qu'ils donnent de faux témoignages.
Selon l'accusation, huit témoins ont admis avoir menti alors que deux d'entre eux ont été payés quelques heures avant d'embarquer à destination de La Haye, où se trouve la CPI.
L'ancien chef militaire avait "beaucoup à perdre" dans son procès, avait remarqué à la fin du mois de mai Kweku Vanderpuye, membre du bureau de la procureure: "sa fierté, sa stature, sa réputation, son pouvoir politique, la possibilité d'une victoire lors des élections présidentielles, sa liberté".
Avec AFP