"Les velléités extérieures de nous imposer l'importation de modes de vie et de pensée contraires à nos valeurs risquent de constituer un nouveau casus belli", a prévenu M. Sonko devant des étudiants à Dakar lors d'un discours consacré aux relations entre l'Afrique et l'Europe. "La question du genre revient régulièrement dans les programmes de la majorité des institutions internationales et dans les rapports bilatéraux, même souvent comme une conditionnalité pour différents partenariats financiers", a dit M. Sonko sous les acclamations.
L'homosexualité est largement considérée comme une déviance au Sénégal où la loi réprime d'un emprisonnement d'un à cinq ans les actes dits "contre nature avec un individu de son sexe". M. Sonko a pressé les Occidentaux de respecter les spécificités culturelles de son pays et d'autres, et a fait valoir qu'il n'y avait "jamais eu de persécution de ces communautés".
M. Sonko a dit respecter le fait que, selon lui, la défense des minorités sexuelles soit "érigée en débat prioritaire au sein des opinions occidentales". Mais dans des pays comme le sien, cela soulève "énormément de tensions et d'incompréhensions tant elle met face à face des cultures, des civilisations et des systèmes politiques à la vision diamétralement opposée", a-t-il ajouté. M. Sonko a déclaré que la défense de ces minorités pouvaient même nourrir un "sentiment anti-occidental dans beaucoup de parties du monde" davantage que les divergences politiques.
Après avoir vivement critiqué la politique française en Afrique dans une partie de son intervention, M. Sonko a affirmé que "la France fai(sai)t de la stigmatisation de la religion musulmane son exercice favori, au point d'interdire à des musulmans de s'habiller comme ils l'entendent". Mais il a estimé que les Sénégalais devaient s'y adapter "si cela est conforme à la culture, aux modes de vie et aux options des Français". Il a rappelé que lui-même était polygame alors que la polygamie est interdite en France.
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