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Décès de Hage Geingob, président de la Namibie et militant anti-apartheid


Le président namibien Hage Geingob arrive au stade Loftus Versfeld à Pretoria, en Afrique du Sud, pour l'investiture du président sud-africain sortant Cyril Ramaphosa, le 25 mai 2019.
Le président namibien Hage Geingob arrive au stade Loftus Versfeld à Pretoria, en Afrique du Sud, pour l'investiture du président sud-africain sortant Cyril Ramaphosa, le 25 mai 2019.

Le président de la Namibie, Hage Geingob, est décédé dimanche à l'âge de 82 ans des suites d'un cancer. Son adjoint a prêté serment pour terminer son mandat.

M. Geingob est décédé dans un hôpital local, avec sa famille à ses côtés. Il était rentré en Namibie le mois dernier des États-Unis, où il avait subi un essai de deux jours de "traitement novateur des cellules cancéreuses", selon son bureau. En 2014, il avait déclaré avoir survécu à un cancer de la prostate.

M. Geingob a joué un rôle central dans ce qui est devenu l'une des démocraties les plus stables d'Afrique après être revenu d'un long exil au Botswana et aux États-Unis en tant que militant anti-apartheid. Il était le troisième président du pays depuis que celui-ci a obtenu son indépendance en 1990, après plus d'un siècle de domination allemande.

Geingob, qui a été le premier Premier ministre de la Namibie de 1990 à 2002 et a occupé le même poste de 2008 à 2012, pouvait s’exprimer ouvertement sur les questions nationales et étrangères. En janvier, il a critiqué l’Allemagne, ancienne puissance coloniale, pour son soutien à Israël après que l’Afrique du Sud a déposé une plainte contre Israël devant la Cour internationale de Justice, l’accusant de génocide contre les Palestiniens à Gaza.

"L’Allemagne ne peut pas moralement exprimer son engagement envers la convention des Nations Unies contre le génocide, y compris l’expiation du génocide en Namibie, tout en soutenant l’équivalent d’un holocauste et d’un génocide à Gaza", a déclaré Geingob.

Il faisait référence aux événements survenus entre 1904 et 1908, au cours desquels les forces de sécurité coloniales en Namibie ont tué des dizaines de milliers de personnes en réprimant un soulèvement. L’Allemagne a reconnu en 2021 que ces actions équivalaient à un génocide et a promis plus d’un milliard de dollars pour des projets d’infrastructure dans le pays.

Prestation de sement du vice-président Nangolo Mbumba

Il était président depuis 2015 et devait terminer son deuxième et dernier mandat cette année. Son adjoint, le vice-président Nangolo Mbumba, a prêté serment en tant que président par intérim dans la capitale, Windhoek, pour terminer le mandat, comme le permet la constitution.

Des élections sont prévues en novembre. Selon un communiqué du gouvernement, M. Mbumba dirigera la Namibie jusqu'au 21 mars de l'année prochaine, date à laquelle le vainqueur prendra ses fonctions.

Hommages

Le chef de l’opposition McHenry Venaani lui a rendu hommage dimanche. "En effet, le décès du président Geingob est une grande perte non seulement pour la Namibie, mais pour le continent africain dans son ensemble", a déclaré Venaani. "Tel était le calibre de ce maître négociateur et homme d'État, un phare de leadership inébranlable dans des temps de turbulences".

L'opposition namibienne a critiqué Geingob l'année dernière pour avoir soutenu des élections contestées au Zimbabwe.

Les condoléances des dirigeants africains ont afflué dimanche.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a décrit Geingob comme « un vétéran de la libération de la Namibie du colonialisme et de l’apartheid ».

Le président kenyan William Ruto a déclaré que Geingob « a fortement favorisé la voix et la visibilité du continent sur la scène mondiale ».

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a déclaré sur X que « le leadership et la résilience de Geingob resteront dans les mémoires ».

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