L'OMS estime que 200 millions de femmes et filles dans le monde ont subi des mutilations génitales, avec des conséquences allant de saignements et douleurs notamment en urinant ou pendant l'acte sexuel à des complications souvent fatales pendant l'accouchement, en passant par des traumatismes psychologiques profonds.
Ces mutilations sont pratiquées essentiellement en Afrique, ainsi qu'en certains endroits d'Asie ou du Moyen-Orient, mais avec les migrations de ces dernières décennies, elles sont également présentes en Occident.
D'où la nécessité de directives pour traiter ces femmes, de façon à ne pas les faire souffrir encore plus.
Doris Chou, une spécialiste de la santé maternelle et prénatale à l'OMS, a expliqué à l'AFP que certains docteurs, y compris en Occident, "ne savent même pas ce qu'ils voient" lorsqu'ils examinent une femme qui a subi une mutilation génitale, ce qui rend difficile un traitement efficace.
Toujours selon l'OMS, plus de 500.000 femmes et filles aux Etats-Unis ont subi ou sont menacées de subir des mutilations génitales, et quelque 66.000 en Grande-Bretagne.
L'OMS recommande principalement une aide psychologique et des conseils pour tenter de rendre l'acte sexuel moins pénible. Et surtout la pratique, pour les femmes enceintes, de rouvrir le vagin qui a été cousu - une situation qui provoque de nombreux décès pendant les accouchements, le bébé ne réussissant pas à sortir.
Et surtout, elle demande au personnel médical des régions les plus concernées de refuser d'effectuer ces mutilations - même s'ils ont des raisons de penser que leur refus signifiera que la mutilation risque d’être pratiquée ailleurs et dans des conditions plus dangereuses pour la jeune fille.
En effet, selon l'OMS, "depuis 15 ou 20 ans, on voit de plus en plus de mutilations pratiquées par du personnel médical" auquel s'adressent les familles, espérant ainsi éviter les complications.
Il est donc difficile de dire si ces pratiques sont effectivement en train de diminuer, face aux campagnes menées en ce sens, ou bien si au contraire elles augmentent, mais leurs conséquences sont moins visibles en raison d'une médicalisation croissante.