Les leaders de partis politiques d’OSC participent activement à l’enrichissement de l’avant-projet de nouvelle constitution pour le Burkina Faso.
Le souci de l’équilibre des pouvoirs, la garantie de l’indépendance de la justice, ainsi que la stabilité et la transparence sont le leitmotiv exposé à travers les 15 titres de ce document de 50 pages.
Les points saillants des débats restent les pouvoirs du président du Faso réduits dans le régime semi-présidentiel proposé, la situation des langues nationales, des personnes en situation de handicap, l’abrogation de la peine de mort, la question de l’homosexualité et surtout la justice dont l’absence de redevabilité des juges inquiète Edouard Diapa un des participants.
Pour Edouard diapa, un des participants : "tout est focalisé sur l’indépendance de la justice qui ne résout pas notre problème".
"Quand dans un pays, un magistrat se faire nommer par un autre magistrat, entre eux, sans passer par le ministre de la justice, c’est une catastrophe".
Quand dans un pays, un magistrat se faire nommer par un autre magistrat, entre eux, sans passer par le ministre de la justice, c’est une catastrophe".Edouard diapa, un participant
D’autres questions fondamentales restent encore floues dans le document, ce qui alarme Serges Compaoré, président du conseil régional de la jeunesse du centre.
"Si, sur le plan social, on parle de mariage, est-ce que l’homosexualité a été prise en compte ? Cela me paraît un peu flou", souligne-t-il.
Ces aspirations devraient s’arrimer sur un réel équilibre des différents pouvoirs selon Marie Laurence Marshall Ilboudo, député de la majorité.
"Dans le souci de l’équilibre toutes les forces, il y a certains points qu’il faille relire tels que les pouvoirs qui seront octroyés au judiciaire : nous voulons une justice, une équité pour tout le monde", confie-t-elle.
Il y a certains points qu’il faille relire tels que les pouvoirs qui seront octroyés au judiciaire : nous voulons une justice, une équité pour tout le monde".Marie Ilboudo, député de la majorité
"Pour aller à un régime parlementaire, il faut des certains acquis. Un régime présidentiel octroie trop de prérogatives au président - nous avons vu les dérives que cela nous amené - donc le régime présidentiel permettra qu’il n’y ait plus d’hommes forts mais également des institutions fortes", conclut-elle.
Dans la société civile, on s’interroge sur la pertinence de ces échanges dans le contexte politique, après que l’actuelle constitution ait déjà été retoquée sous la transition.
Pour Marcel Tankoano, président du M21, "le véritable problème qui divisaient les Burkinabés était autour de l’article 37 et du sénat", rappelle-t-il.
Pendant que l’on parle de constitution, les prix des produits premiers flambent : dans le nord du pays, chaque jour, des hommes meurent, des écoles sont attaquées, et près de 400 écoles sont fermées".Marcel Tankoano, président du M21
"Pendant la transition, ces questions été levées parce que le verrouillage a été total au niveau de ces deux ponts. Pendant que l’on parle de constitution, les prix des produits premiers flambent : dans le nord du pays, chaque jour, des hommes meurent, des écoles sont attaquées, et près de 400 écoles sont fermées", s'indigne-t-il.
"Je pense que la constitution doit être laissée là où elle est, le reste, ce ne sont que des ajustements".
Le but de ces conférences, rappelle Maitre Alidou Ouédraogo, président de la commission, est de parvenir à un document qui prenne le plus possible en compte les aspirations et attentes du peuple burkinabé insurgé.
Issa Napon, correspondant à Ouagadougou