A la traîne dans les sondages à l'approche de l'échéance du 8 novembre, le candidat républicain à la Maison Blanche met régulièrement en doute la validité du processus électoral en cours.
Mais la violente diatribe prononcée samedi et les propos étranges sur l'attitude de sa rivale démocrate marquent une étape supplémentaire dans ce qui ressemble à une fuite en avant à l'issue incertaine.
"Nous sommes comme des athlètes (...) Les athlètes doivent passer un contrôle antidopage, je pense que nous devrions faire de même avant le débat", a lancé l'homme d'affaires septuagénaire à Portsmouth, dans le New Hampshire (nord-est).
A quatre jours du troisième et dernier débat présidentiel au cours duquel il tentera de se replacer dans la course à la Maison Blanche, le milliardaire a laissé entendre que l'ancienne chef de la diplomatie américaine n'était pas dans son état normal lors de leur dernier face-à-face.
"Je ne sais pas ce qui se passe avec elle: au début de son dernier débat, elle était gonflée à bloc. A la fin, elle pouvait à peine retourner à sa voiture", a ajouté le candidat républicain, qui s'est ouvertement interrogé à plusieurs reprises sur l'état de santé de l'ancienne Première dame, son camp alimentant les rumeurs les plus folles.
"L'élection est truquée par des médias corrompus qui mettent en avant des allégations complètement fausses et des mensonges éhontés afin de la faire élire", a-t-il encore lancé. "Nous ne laisserons pas cela se passer".
Mis en difficulté au sein de son propre parti après ses propos vulgaires sur les femmes, Donald Trump est aussi visé par un déluge d'accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles qu'il a rejetées avec force.
Dix femmes se sont déclarées victimes d'avances sexuelles appuyées et non consenties. Il a répété démentir ces accusations dans un tweet à ses 12 millions de followers: "Rien ne s'est jamais passé avec ces femmes. Des absurdités complètement inventées pour voler l'élection. Personne n'a plus de respect que moi envers les femmes!"
- 'Peur de perdre' -
Réagissant aux déclarations sur le scrutin à venir, l'équipe Clinton a dénoncé "des tentatives honteuses visant à discréditer une élection quelques semaines avant qu'elle n'ait lieu".
"La participation à la vie démocratique et en particulier aux élections devrait être encouragée au lieu d'être affaiblie ou discréditée parce qu'un candidat a peur de perdre", a réagi Robby Mook, directeur de campagne de la candidate démocrate.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui avait indiqué la semaine dernière qu'il ne pouvait plus "défendre" le candidat de son parti, a également réprimandé Trump sur ses commentaires mettant en doute la validité du processus d'élection.
"Notre démocratie est basée sur la confiance dans les résultats des élections et (Paul Ryan) est confiant sur le fait que les Etats mèneront cette élection avec intégrité", a indiqué la porte-parole de Paul Ryan, AshLee Strong.
Alors que Donald Trump est entraîné dans un cycle de polémiques qu'il contribue à alimenter par ses propos incendiaires, Hillary Clinton, désormais en position de grande favorite pour succéder au président sortant Barack Obama, se fait à l'inverse volontairement discrète.
Depuis quelques jours, elle a laissé à ses puissants soutiens le travail de démolition du milliardaire.
Le président Obama est personnellement monté au créneau sur la question de la validité du processus électoral.
Vendredi, à Cleveland dans l'Ohio (nord-est), il a estimé que c'est la démocratie même qui était en jeu lors de l'élection à venir.
Il a vivement dénoncé l'attitude du candidat républicain "qui suggère que si l'élection ne tourne pas à son avantage, ce n'est pas à cause de tout ce qu'il a dit mais parce que l'élection est truquée".
"Dans une démocratie, vous participez à une élection, et si vous perdez, vous félicitez votre adversaire et vous allez de l'avant", a-t-il lancé.
"Le savoir-vivre est en jeu dans cette élection. La tolérance est en jeu. La courtoisie est en jeu. L'honnêteté est en jeu. L'égalité est en jeu. La bienveillance est en jeu", a encore énuméré le 44e président des Etats-Unis, qui quittera le pouvoir le 20 janvier 2017.