A l'appel de l'opposition, les manifestants ont parcouru les rues, scandant des slogans hostiles au régime, avant de tenir un meeting devant le parlement, en criant: "Tayi tawri" ("la vie est trop dure"), "Dégagez, ça suffit!".
Balais en main, de nombreux manifestants ont réclamé également "la libération de prisonniers politiques", faisant allusion à des personnalités, arrêtées, certaines depuis 2015, dans le cadre d'un présumé coup d'Etat contre le régime, ou soupçonnées de détournements de fonds publics.
Les manifestants ont également dénoncé "la liquidation de la souveraineté du pays", en raison de la présence des bases militaires française, américaine et allemande" au Niger. Officiellement, ces bases sont dédiées à la lutte contre les jihadistes, notamment au Mali et en Libye voisins.
"Cette mobilisation est la preuve supplémentaire de votre ras-le-bol", car "au lieu de s'occuper des problèmes de nos concitoyens, ils s'occupent de leurs propres affaires", a déclaré Soumana Sanda, un député du Mouvement démocratique nigérien (Moden), le parti de l'ex-président du Parlement, Hama Amadou, poursuivi dans un présumé trafic de bébés.
Le 8 janvier, des milliers de partisans du régime avaient défilé à Niamey "en soutien au président Issoufou", fortement critiqué lors d'une manifestation des organisations de la société civile contre "la vie chère", "la corruption" et "la mauvaise gestion du pays".
Le Niger est un pays sahélien presque entièrement désertique et parmi les plus pauvres du monde. Son économie est en outre affectée par la chute du cours du pétrole - dont il est un modeste producteur depuis 2011 - et la baisse du prix de l'uranium, dont il est un grand producteur mondial.
Une partie des ressources du pays est absorbée par la lutte contre les jihadistes venant du Mali et des islamistes du groupe nigérian Boko Haram, qui mène régulièrement des attaques meurtrières dans le pays.
Avec AFP