"Les militaires à la caserne", a crié la foule, comme à chaque défilé, poursuivant la mobilisation en cours depuis le coup d'Etat du 25 octobre 2021, malgré une répression qui a fait depuis 119 morts et des milliers de blessés, selon des médecins.
D'autres slogans s'en prenaient aux Forces pour la liberté et le changement (FLC), le bloc politique civil historique, qui ont partagé le pouvoir avec l'armée après la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019 jusqu'à ce que leurs représentants soient brutalement limogés le jour du putsch. Elles négocient actuellement un accord de sortie de crise avec les militaires basé sur une proposition de Constitution rédigée par l'Association prodémocratie du barreau soudanais.
"À quel prix les FLC ont-elles vendu notre sang?", scandaient des manifestants dont le mot d'ordre est depuis avant même le coup d'Etat "Ni compromis, ni négociation" avec les militaires.
Un an après le putsch, aucun observateur n'imagine possible la tenue des élections promises à l'été 2023 et aucune figure politique ne semble prête à rejoindre le gouvernement civil annoncé par le général Burhane. L'unique planche de salut semble aujourd'hui l'initiative du barreau soudanais.
Mercredi, les FLC ont dit avoir approuvé un plan en deux phases basé sur ce texte qui prévoit notamment un gouvernement civil et d'aborder ensuite la question de la justice transitionnelle ainsi que de la réforme des forces armées.
Dimanche, le général Burhane a assuré que l'armée avait reçu "un document". "Nous y avons ajouté des éléments pour préserver la dignité de l'armée, son unité et son indépendance", a-t-il ajouté.