"Des officiers supérieurs et des officiers subalternes de l'armée ont été formés sur la gestion et le stockage des munitions et armes, en ce qui concerne les armureries, nous sommes prêts. Les progrès actuels dans la mise en oeuvre du programme de DDRR (désarmement) s'inscrivent aussi dans le cadre de la levée de l'embargo sur les armes à destination de notre pays", a déclaré à Bangui le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui.
Au cours d'une conférence de presse conjointe, le porte-parole de la mission de l'ONU (Minusca), Vladimir Monteiro, a rappelé qu'en janvier 2019, le Conseil de sécurité a adopté un chronogramme précis, demandant notamment "à la République centrafricaine, de fournir jusqu'en juin 2019 un rapport sur les progrès enregistrés dans le cadre de la gestion ainsi que le stockage des armes".
Après une évaluation de ces progrès accomplis, le Conseil doit se réunir fin septembre pour "statuer sur la question de l'embargo", a-t-il précisé.
Le Conseil a déjà accepté des demandes de levée partielle, permettant ainsi à la Russie et à la France de fournir des armes aux forces armées centrafricaines (Faca).
En visite lundi à Bangui, la ministre française des Armées, Florence Parly, a dit que Paris oeuvrait auprès des Nations unies afin d'assouplir cet embargo mis en place après l'éclatement des violences en Centrafrique en 2013.
Elle estime qu'il "reste encore beaucoup à faire" pour la mise en oeuvre de l'accord de paix signé en février entre 14 groupes armés et le gouvernement, qui prévoit notamment le désarmement des combattants des milices.
Les principaux groupes armés qui contrôlent territoires et axes routiers, n'ont encore démobilisé aucun de leurs combattants.
Le porte-parole du gouvernement voit cependant un bon début : "Nous n'avions pas la naïveté de croire qu'à partir de cette signature, nous entrions immédiatement dans la paix et la sécurité comme par enchantement. Il s'agit d'un long processus".
La Centrafrique, pays de 4,5 millions d'habitants classé parmi les plus miséreux au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka.
Dans ce pays où l'Etat ne contrôle qu'une maigre partie du territoire national, les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources (diamants, or, bétail...).
L'accord de paix de Khartoum est le huitième conclu depuis 2013.