Au moment où les soldats, qui avaient été déployés le mois dernier pour réprimer des violences en périphérie d'Addis Abeba, sont arrivés à la résidence de M. Abiy proche du Parlement dans le centre d'Addis Abeba, l'internet a été coupé pendant plusieurs heures dans la capitale sans qu'un lien de cause à effet ait pu être établi.
"Des membres de l'armée ont assuré que des officiers à plusieurs niveaux ne pouvaient répondre à leurs doléances sur les basses soldes et bénéfices dont ils bénéficient", a indiqué la même source, précisant que les soldats en ont "appelé" au Premier ministre.
Le chef de cabinet de M. Abiy, Fitsum Arega, a plus tard indiqué que ce dernier a "écouté attentivement les revendications, les a réprimandés pour la mauvaise procédure utilisée pour les exprimer, mais a conclu la rencontre avec la promesse de les recevoir correctement dans un futur proche".
Des photos circulant sur les réseaux sociaux ont montré le Premier ministre effectuant des exercices de "pompe" avec les soldats, souriants.
Depuis sa nomination en avril, M. Abiy a multiplié les réformes majeures, libérant des milliers de dissidents et de journalistes, faisant la paix avec le voisin ennemi, l'Érythrée, et annonçant la privatisation de grandes compagnies publiques.
Mais la multiplication des affrontements à caractère ethnique dans la capitale et des régions plus reculées a terni son action et fait craindre que le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique ne sombre dans la violence. L'armée a notamment été déployée dans le sud de l'Ethiopie en août afin d'enrayer des violences ayant déplacé près d'un million de personnes.
Avec AFP