Felicity Huffman, devenue célèbre pour son rôle dans la série télévisée "Desperate Housewives", avait plaidé coupable en mai. Elle avait admis avoir versé ces 15.000 dollars au responsable d'une société spécialisée dans la préparation aux tests SAT d'entrée dans les universités américaines, pour que les résultats de sa fille aînée soient améliorés.
Venue au tribunal accompagnée de son mari William Macy, également acteur, elle devrait commencer à purger sa peine le 25 octobre. Sur la trentaine de parents inculpés dans cette affaire, elle est la première à connaître sa peine. L'audience au tribunal fédéral de Boston vendredi était considérée comme un test de la sévérité que montrerait la justice face à des accusés fortunés.
Le procureur fédéral avait demandé à la juge Indira Talwani une peine d'un mois de prison, faisant notamment valoir que de riches parents ne pouvaient pas impunément corrompre le système d'admissions. Les avocats de l'actrice avaient plaidé contre la prison, proposant un an de liberté conditionnelle, des travaux d'intérêt général et une amende de 20.000 dollars.
- "Acquitter votre dette"
La juge Indira Talwani a tranché pour une brève incarcération, assortie de 30.000 dollars d'amende et de 250 heures de travaux d'intérêt général. "Après cela, vous aurez acquitté votre dette (…) Sans cette sentence, les gens vous demanderaient à l'avenir comment vous vous en êtes tiré à si bon compte", a déclaré la juge.
"Il n'y a pas d'excuse ni de justification pour ce que j'ai fait", a assuré Felicity Huffman, dans une déclaration transmise par un porte-parole. "Je peux vous promettre que dans les mois et années à venir, je vais essayer de mener une vie plus honnête, donner un meilleur exemple à mes filles et ma famille", a ajouté l'actrice.
Dans une lettre envoyée au juge début septembre, Mme Huffman avait expliqué pourquoi elle avait payé pour falsifier les tests de sa fille, qui avait eu une scolarité difficile mais ne lui avait rien demandé. "J'ai enfreint la loi, trompé le monde éducatif, trahi ma fille et n'ai pas été à la hauteur de ma famille", écrivait-elle, ajoutant qu'elle éprouverait "honte et regrets" pour le reste de sa vie.
- un système bien rôdé
Cinquante personnes ont été poursuivies dans ce dossier de corruption, dont une trentaine de parents, pour certains patrons d'entreprises ou avocats.Ils sont accusés d'avoir payé des sommes allant jusqu'à 6,5 millions de dollars pour faciliter l'entrée de leurs enfants dans de prestigieuses universités, dont UCLA, l'Université de Californie du Sud (USC), Stanford, Yale ou Georgetown. Vingt-trois personnes ont déjà plaidé coupable.
Le scandale avait éclaté mi-mars. L'ex-patron d'une société spécialisée de préparation aux examens, William Singer, avait reconnu avoir mis sur pied un système bien rôdé, allant de la triche aux examens jusqu'à la corruption d'entraîneurs sportifs universitaires, pour garantir l'admission de ces enfants dans de grandes universités.
M. Singer, qui aurait reçu au total environ 25 millions de dollars, a collaboré avec les enquêteurs et enregistré ses conversations avec plusieurs parents. L'autre célébrité impliquée dans ce scandale est l'actrice Lori Loughlin, connue pour son rôle dans la série "La fête à la maison". Elle et son mari ont plaidé non coupable, et attendent leur procès.