Plusieurs officiers de police ont été arrêtés et leur chef suspendu suite au meurtre du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya, la semaine dernière à Kinshasa. Le ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu, a annoncé la suspension à titre conservatoire de l’inspecteur général de la police, John Numbi, pour permettre à l’enquête de se dérouler dans la sérénité, précise-t-on. Parmi les officiers de police interpellés figurerait le colonel Daniel Mukalay, chef des services spéciaux de la police. Selon une source proche de la présidence citée par l’Agence France-Presse, le colonel Mukalay serait passé aux aveux et aurait mis en cause le général Numbi.
Le président Joseph Kabila a réuni samedi soir son Conseil supérieur de la défense et fait part de sa détermination à ce que toute la lumière soit faite dans cette affaire. Le même jour, 55 ONG congolaises et internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, publiaient une déclaration commune réclamant une enquête impartiale avec une composante internationale.
Les Etats-Unis se sont dits prêts à envoyer des experts légistes américains pour assister les autorités congolaises dans leur enquête. Un communiqué du département d’Etat, en fin de semaine dernière, rappelait que d'autres défenseurs des droits de l'homme ont été tués en RDC ces dernières années et notait que les groupes congolais de défense des droits de l'homme demeurent particulièrement exposés au harcèlement, à l'arrestation et à la détention arbitraire, ainsi qu'à d'autres abus de la part des forces de sécurité.
Parmi les officiers de police interpellés figurerait le colonel Daniel Mukalay, chef des services spéciaux de la police.