Mais les experts disent cependant attendre toujours certains documents classés secrets des services de renseignement américains et britanniques. Des documents réclamés en vain.
Il s'agit notamment d'enregistrements de conversations dans le cockpit de l'avion et de messages radio que l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) aurait réalisés en 1961.
Washington a répondu avoir fouillé les archives de la CIA et de la NSA et "n'avoir trouvé aucun document correspondant à (cette) description", selon une lettre annexée au rapport. Par contre d'autres documents concernant cette affaire se trouvent dans les archives mais ils "restent top secret et ne peuvent être divulgués".
Le gouvernement britannique a lui aussi opposé une fin de non-recevoir aux demandes de la commission d'enquête. Elles concernaient un agent du MI6 (services de renseignement britanniques) présent sur place au moment de l'arrivée de l'avion de Dag Hammarskjold en Rhodésie du Nord, qui était alors un protectorat britannique.
En réponse, précise le rapport, le gouvernement britannique a répondu "ne pas être en mesure de rendre publics pour des raisons de sécurité" les documents demandés et n'avoir pas retrouvé d'autres "documents pertinents".
Le secrétaire général de l’ONU en exercice, Ban ki-moon, admet dans une lettre annexée au rapport des experts que les témoignages de villageois et d’autres nouveaux éléments "ont une valeur probante suffisante pour faire de l'attaque aérienne ou d'un autre fait d'origine extérieure une hypothèse à prendre en compte".
Des villageois ont réitéré aux experts qu’ils ont vu un ou plusieurs avions à réaction qui auraient pris en chasse le DC-6 et l'auraient abattu.
Le rapport minimise d'autres explications (détournement, sabotage de l'appareil, fatigue de l'équipage).
M. Ban se déclare "d'avis qu'une nouvelle enquête serait nécessaire pour établir définitivement les faits".
Il "exhorte de nouveau les Etats membres à divulguer et à déclasser les informations dont ils pourraient disposer", en particulier sur une éventuelle attaque.
L'ONU a nommé en mars dernier une équipe d'experts indépendants afin de rouvrir l'enquête sur les circonstances mystérieuses du décès du diplomate suédois. Celui-ci effectuait alors une mission de paix au Congo nouvellement indépendant et devait rencontrer Moïse Tshombe, le dirigeant du Katanga qui avait fait sécession du Congo et proclamé son indépendance.
A la demande de la Suède, l'Assemblée générale de l'ONU avait décidé en décembre 2014 que des experts indépendants devaient poursuivre le travail d'investigation déjà entamé par la Commission Hammarskojld en 2013.
L'équipe d'experts était dirigée par le Tanzanien Mohamed Chande Othman, ancien procureur en chef du Tribunal international pour le Rwanda. Il était assisté de Mme Kerryn Macaulay, représentante de l'Australie au Conseil de l'Organisation de l'aviation civile internationale, et de Henrik Ejrup Larsen (Danemark), un expert en balistique de la police danoise.
(AP, AFP)