"La situation des droits de l'Homme dans le pays n'a pas changé en dépit de l'adoption de la nouvelle Constitution il y a deux ans", a indiqué le Conseil national des droits de l'Homme, un organe officiel, dans son rapport annuel.
Entre avril 2015 et mars 2016, le Conseil a recensé 266 cas de disparitions forcées liées au ministère de l'Intérieur, 27 personnes ayant depuis été libérées tandis que 143 demeurent en détention provisoire.
Selon le ministère, 44 de ces disparus n'ont pas été arrêtés et peuvent avoir, par exemple, rejoint des groupes jihadistes, précise le rapport.
"Les droits de l'Homme ne sont pas encore devenus une priorité pour l'Etat", a dénoncé le Conseil.
Les organisations internationales de défense des droits de l'Homme accusent le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de diriger un régime ultra-autoritaire et de réprimer violemment toute opposition depuis qu'il a destitué il y a exactement trois ans son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi.
Le rapport critique également l'Etat pour avoir échoué à adopter une législation efficace contre la torture, même s'il reconnaît les efforts engagés par M. Sissi pour mettre fin aux abus.
Le Conseil affirme avoir reçu 296 plaintes en 2015. "Bon nombre sont liées aux abus (...) dans les prisons et autres lieux de détention, notamment la torture et d'autres traitements dégradants", a souligné le Conseil.
Le recours à la torture "continue d'être généralisé", en particulier dans les prisons, alors que la détention provisoire est devenue "une punition en soi", ajoute-t-il.
En janvier, un jeune étudiant italien, Giulio Regeni, avait été enlevé dans le centre du Caire, et son corps retrouvé neuf jours plus tard dans un fossé portant les stigmates d'épouvantables tortures. L'affaire avait provoqué une brouille diplomatique entre l'Egypte et l'Italie, un proche allié du Caire.
Avec AFP