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En Centrafrique, les victimes du massacre de Paoua indemnisées cinq ans après


Une jeune fille de quinze ans tombée enceinte après avoir été violée par des rebelles à Paoua dans le nord-ouest de la Centrafrique. AFP/ Barbara Debout
Une jeune fille de quinze ans tombée enceinte après avoir été violée par des rebelles à Paoua dans le nord-ouest de la Centrafrique. AFP/ Barbara Debout

Les victimes du massacre de Paoua, en Centrafrique, qui avait coûté la vie à 46 civils en 2019, ont reçu des réparations après un jugement de la Cour pénale spéciale (CPS), a annoncé lundi cette juridiction chargée des crimes de guerre et contre l'humanité dans le pays.

"Pour la première fois dans l'histoire de la République centrafricaine, une mesure de réparation ordonnée par une juridiction a été mise en œuvre au bénéfice direct des victimes parties civiles", fait valoir la CPS dans un communiqué. La CPS "a remis les réparations prononcées par la chambre d'appel aux parties civiles", "soit neuf victimes directes des crimes (dont cinq victimes de violences sexuelles) et 32 familles affectées" par "l'affaire dite de Paoua", annonce le texte.

Au total, "l'ensemble des réparations financières accordées, individuelles et collectives", remises fin août, s'élève à 18.855.000 francs CFA, soit environ 28.745 euros. Le 21 mai 2019, des éléments du groupe armé 3R (Retour, réclamation, réconciliation) avaient lancé une série d'attaques contre la ville de Paoua, située dans le nord du pays. 46 civils avaient été tués dans ces attaques, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW). Après un ultimatum de la mission de l'ONU (Minusca) et du gouvernement centrafricain au leader du groupe 3R, trois tueurs présumés avaient été livrés par le groupe aux autorités judiciaires du pays.

La présence étrangère en Centrafrique
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Issa Sallet Adoum, Yaouba Ousman et Mahamat Tahir, les trois accusés dans cette affaire, avaient été déclarés coupables de "crimes de guerre et crimes contre l'humanité", et condamnés à 20 ans et 30 ans de réclusion par la Cour pénale spéciale en juillet 2023. Ce tribunal hybride, composé de magistrats centrafricains et étrangers, a été créé en 2015 sous le parrainage de l'ONU pour juger les crimes de guerre et contre l'humanité commis depuis 2003 dans ce pays, qui depuis son indépendance de la France en 1960 a connu une succession de guerres civiles et de régimes autoritaires.

La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, même si elle a baissé d'intensité depuis 2018. Le Conseil de sécurité de l'ONU a levé le 30 juillet l'embargo sur les armes visant la Centrafrique mis en place en 2013, tout en interdisant la vente d'armes à destination de "groupes armés" opérant dans le pays pour un an encore. La mission de l'ONU pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), qui appuie le gouvernement dans le désarmement du pays, affirme que 4.800 personnes ont rendu les armes pour l'instant.

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