La Haute représentante pour les Affaires étrangères a entamé mardi une visite en Chine, où elle a rencontré plusieurs membres du gouvernement, en vue de préparer le prochain sommet annuel entre l'UE et la Chine, prévu en juin à Bruxelles.
"Si l'on met en œuvre une approche de confrontation, (...) il est facile de voir où cela peut mener. Le protectionnisme et l'absence de volonté de compromis peuvent facilement déboucher sur une guerre commerciale", a déclaré Mme Mogherini devant une centaine d'étudiants de la prestigieuse Université Tsinghua.
Le séjour de Mme Mogherini à Pékin intervient à l'heure où l'UE semble se rapprocher de la Chine pour contrer les positions géopolitiques et commerciales du président américain.
Washington a récemment agité l'idée d'une action militaire contre la Corée du Nord et son programme nucléaire. Les idées protectionnistes progressent également aux Etats-Unis, où Donald Trump brandit son slogan "d'Amérique d'abord".
M. Trump a martelé sa conviction que les Etats-Unis avaient été les grands perdants des accords commerciaux des décennies écoulées. Il vient par ailleurs de demander à son administration de désigner les pays responsables du déficit commercial américain. Un avertissement adressé en premier lieu à la Chine, mais qui concerne aussi l'Allemagne.
L'administration Trump s'en est par ailleurs plusieurs fois prise à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et au Fonds monétaire international (FMI).
"La violation des règles mondiales affaiblit l'ensemble du système international. Elle rend la probabilité d'un conflit plus forte et nuit à notre sécurité à tous", a souligné Mme Mogherini.
La coopération entre l'UE et la Chine "n'a jamais été aussi importante, à un moment où la gouvernance mondiale multilatérale est remise en cause de toutes parts", a-t-elle déclaré dans une interview publiée cette semaine par l'agence officielle Chine nouvelle.
Après la Chine, Federica Mogherini se rendra en Inde et en Russie, où elle n'était jamais allée jusqu'à présent en raison des tensions avec Moscou sur la crise ukrainienne.
Avec AFP