A Tokyo, étape d'une tournée asiatique, M. Pence a eu avec le Premier ministre Shinzo Abe des discussions centrées sur le régime de Kim Jong-Un après les récents tirs de missiles nord-coréens vers l'archipel, en mars et avril.
Alors que plane la menace d'un sixième essai nucléaire par le régime communiste, le vice-ministre des Affaires étrangères de Corée du Nord, Han Song-Ryol, a laissé entendre que Pyongyang comptait accélérer le rythme de ses tirs balistiques. "Nous allons mener plus d'essais de missiles de manière hebdomadaire, mensuelle et annuelle", a dit M. Han à la BBC, agitant la menace d'une "guerre totale".
"L'alliance entre les Etats-Unis et le Japon est la pierre angulaire de la paix et de la sécurité en Asie du nord-est", a affirmé de son côté M. Pence tandis que M. Abe appelait à une solution "pacifique" à la crise nord-coréenne, ajoutant cependant: "Le dialogue pour le dialogue n'a aucune valeur et il est nécessaire de faire pression".
Mike Pence a par la suite rappelé le fait qu'aucune option n'était exclue mais insisté sur la coordination internationale. "Le chemin le plus productif est le dialogue au sein de la famille des nations", a-t-il dit.
"Les Etats-Unis considèrent que le temps est venu pour la communauté internationale d'utiliser la pression économique et diplomatique pour conduire la Corée du Nord à ce à quoi elle échappé depuis plus d'une génération. Nous ne renoncerons pas tant que nous n'aurons pas atteint l'objectif d'une péninsule coréenne dénucléarisée", a-t-il déclaré.
Le 6 mars, la Corée du Nord avait tiré quatre missiles balistiques vers le Japon et trois d'entre eux s'étaient abîmés dans les eaux territoriales nippones. L'objectif affiché par Pyongyang était de s'entraîner à "frapper les bases des forces impérialistes américaines d'agression au Japon, le cas échéant".
Le régime nord-coréen a tiré un nouveau missile en mer du Japon le 5 avril et procédé à un test dimanche qui a échoué.
'Détermination'
M. Pence avait lundi adressé un ferme avertissement au régime de Pyongyang, après une visite très symbolique de la zone démilitarisée (DMZ) intercoréenne. A Panmunjon, le "village de la trêve", à la frontière entre les deux Corées, il avait notamment affirmé que "toutes les options" étaient désormais "sur la table" pour régler le problème nord-coréen.
"Ces deux dernières semaines, le monde a été le témoin de la puissance et de la détermination de notre nouveau président au cours d'opérations menées en Syrie et en Afghanistan", avait-il souligné, évoquant la frappe américaine contre une base aérienne syrienne et le largage d'une méga-bombe contre des jihadistes en Afghanistan.
"La Corée du Nord ferait mieux de ne pas éprouver sa détermination ou la puissance des forces armées des Etats-Unis dans cette région", avait-il ajouté.
La Corée du Nord "est prête à réagir à n'importe quel type de guerre voulue par les Etats-Unis", a rétorqué lundi son ambassadeur adjoint à l'ONU, Kim In Ryong.
Prévue de longue date, la tournée asiatique de Mike Pence avait débuté dimanche en Corée du Sud, au lendemain d'un show militaire à Pyongyang, où ont été exhibés une soixantaine de missiles et notamment ce qui semble être un nouveau type de missile balistique intercontinental.
Le président Trump s'est dit prêt à régler seul la question nucléaire nord-coréenne si Pékin ne parvenait pas à faire rentrer son turbulent allié dans le rang. A Séoul, M. Pence a cependant salué lundi les efforts des Chinois: "C'est encourageant de voir que la Chine s'engage dans ce sens".
Le Japon et les Etats-Unis ont également lancé mardi des discussions économiques. Ce dialogue pourrait conduire à "débuter des négociations formelles en vue d'un accord de libre-échange", a déclaré M. Pence dont le pays a décodé de se retirer du traité de libre-échange transpacifique (TPP).
Avec AFP