Le "blocage du processus électoral" engendre une "situation inquiétante qui risque de plonger le pays dans le chaos" et qui "engage en premier lieu, la responsabilité des acteurs politiques", a déclaré l'abbé Léonard Santedi, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) lors d'une conférence de presse à Kinshasa.
Le président congolais Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001. Son mandat s'achève en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter mais l'opposition l'accuse de retarder volontairement les élections et de manoeuvrer pour s'accrocher à son poste plus longtemps.
En mai, la Cour constitutionnelle l'a autorisé à rester en fonctions dans le cas où l'élection présidentielle ne serait pas organisée dans les temps, ce qui paraît chaque jour un peu plus certain.
"Il nous faut impérativement revenir au respect de la Constitution", notamment en ce qui concerne "le nombre et la durée des mandats du président de la République", a déclaré l'abbé Santedi, appelant les "dirigeants" congolais à "accepter l'alternance au pouvoir comme fondement d'une vie démocratique".
Pour permettre l'organisation d'"élections apaisées", M. Kabila a annoncé son intention de convoquer un "dialogue national", perçu par la majeure partie de l'opposition comme un "piège". Vendredi, le chef de l'État a promis l'organisation des élections mais sans préciser dans quels délais.
Dans leur message publié après leur assemblée annuelle, les évêques exhortent les hommes politiques "à mettre fin aux manoeuvres dilatoires", à "refuser les positions extrémistes" et à "aller au dialogue" en vue "de dégager un consensus pour l'organisation des élections libres, démocratiques et transparentes dans le respect de la Constitution".
Ils déplorent "la réduction sensible de l'espace démocratique, la multiplication inquiétante de violations des droits humains [...] et l'insécurité croissante dans" l'Est congolais, où sévissent encore des dizaines de milices.
D'une manière générale, "la situation socio-économique et sécuritaire des populations se dégrade" et "le peuple se voit sacrifié sur l'autel des intérêts des politiciens", estime la Cenco, pour qui "la crise actuelle ne pourra être résolue si l'on reste sourd au cri de détresse du peuple".
Avec AFP