"Il est en détention. Nous ne savons pas pour quel motif il a été arrêté. Il menait une vie tranquille (depuis sa libération, ndlr)", a indiqué à l'AFP un membre de son entourage, qui a demandé à rester anonyme par crainte de contrevenir à l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis le 9 octobre.
Befekadu Hailu et cinq autres membres du collectif Zone9, qui traite de sujets touchant à la répression politique, la corruption et l'injustice sociale, avaient été emprisonnés pendant 539 jours au titre de la loi antiterroriste éthiopienne avant d'être libérés en octobre 2015.
Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent régulièrement le régime éthiopien de se servir de cette législation pour étouffer la liberté d'expression.
Malgré sa libération, Befekadu Hailu restait accusé "d'incitation à la violence" pour ses écrits anti-gouvernementaux sur le blog. Dans un post daté du 13 octobre, le jeune homme s'inquiétait notamment de l'instauration de l'état d'urgence et craignait d'être de nouveau arrêté.
"Mes amis et moi avons plus peur que jamais. Cela a toujours été risqué de critiquer le gouvernement ici", avait-il dit. "Cette déclaration (d'état d'urgence) a donné le droit au gouvernement de nous arrêter sans même une excuse (...) j'ai peur d'être bientôt arrêté", écrivait-il.
Un autre membre de Zone9, Natnael Feleke, avait lui été arrêté le 4 octobre, puis relâché sous caution quelques jours plus tard.
L'emprisonnement des blogueurs de Zone9 et de trois autres journalistes indépendants, en avril 2014, avait jeté un froid sur les relations entre l'Ethiopie et ses partenaires occidentaux, Etats-Unis et Union européenne en tête.
Lors de sa visite à Addis Abeba en juillet 2015, Barack Obama avait appelé l'Ethiopie à faire plus d'efforts en matière de démocratie et à ouvrir davantage d'espace à l'opposition et aux journalistes.
Plus de 2.500 arrestations ont eu lieu ces dernières semaines en Ethiopie dans le cadre de l'état d'urgence, selon un décompte des autorités, à la suite des violentes manifestations anti-gouvernementales dans les régions Oromo et Amhara. Environ 2.000 personnes ont été libérées, selon les autorités.
Avec AFP