Dieu que ce fut dur pour les coéquipiers de Gareth Bale, bien pris et tenu éloigné des zones dangereuses jusqu'à ce centre décisif (75). La star pouvait bien hurler sa joie au coup de sifflet final en levant les bras au ciel.
Quart de finaliste en 1958 lors du Mondial, la sélection de Chris Coleman est désormais assurée de faire aussi bien. Si elle domine vendredi à Lille le gagnant du 8e de finale entre la Belgique et la Hongrie, elle entrera même un peu plus dans l'histoire de son pays.
C'était redouté, les Gallois ont pourtant eu toutes les peines du monde à forcer le verrou de la magnifique Irlande du Nord portée au Parc des Princes par son bruyant public.
Moins à l'aise pour faire le jeu, les Dragons ont souffert pour trouver des espaces dans le bloc défensif, ce qui a eu pour effet de les rendre nerveux.
Avec leur plan de jeu limité mais leurs lignes de derrière qui coulissaient parfaitement, ce sont mêmes les Nord-Irlandais qui ont eu les meilleures occasions d'une 1re période très tactique.
Mais Dallas, qui a fait avec Ward un pressing très utile, a buté sur le gardien (11).
Bale décisif
Rebelote en deuxième période, avec des Gallois timorés et hésitants et des Nord-Irlandais qui s'enhardissent, faisant même "monter" jusqu'à 43% leur possession de balle alors qu'ils étaient jusque-là habitués à rester en apnée quasiment 90 minutes.
Au contraire, c'était Bale qui était alors asphyxié, avec toujours un voire plusieurs chiens de garde pour lui mordre les mollets.
Parfois d'un peu trop près même mais McGovern était alors exemplaire pour repousser le coup franc de la star madrilène (57) dont le compteur reste bloqué à trois buts.
Au moment où l'intelligence des joueurs de Michael O'Neill ne pouvait plus masquer leur fatigue ni leurs limites techniques, l'idole galloise a donc pu s'arracher juste ce qu'il fallait pour que Robson-Kanu, tout juste entré, pousse McAuley à la faute.
Après un tournoi valeureux, l'Irlande du Nord sort donc par la grande porte malgré sa 3e défaite en quatre matches et un 9e match d'affilée sans victoire depuis 1980 contre son voisin britannique.
Will Grigg avait beau être "en feu" comme l'ont encore rappelé bruyamment ses supporters, il n'aura donc pas eu la chance de fouler les pelouses françaises.
Sentant que leur équipe n'était pas bien assurée, les fans gallois ont eux préféré attendre de mener pour donner de la voix.
Après leur défaite en poule contre l'Angleterre qui avaient déjà laissé entrevoir une gestion compliquée des émotions dans les derbies, les coéquipiers de Bale continuent, eux, leur route. Avec la fierté supplémentaire d'avoir remporté le premier duel 100% Royaume-Uni dans un match à élimination direct d'un tournoi.
La bonne nouvelle pour eux, c'est qu'ils ne peuvent désormais plus rencontrer de cousin avant éventuellement la finale puisque Angleterre et Eire se trouvent de l'autre côté.
Avec AFP