Le jeune homme de 22 ans, rebaptisé "Spiderman", avait escaladé en quelques secondes samedi la façade d'un immeuble parisien pour se saisir d'un enfant de quatre ans suspendu dans le vide. Arrivé en France après un périple mouvementé, il sera bientôt naturalisé Français, lui a promis le président Emmanuel Macron.
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L'évacuation, qui s'est déroulée dans le calme selon un journaliste de l'AFP, survient en pleine controverse en France sur un projet de loi "asile-immigration", défendu par le gouvernement pour "maîtriser l'immigration" tout en "facilitant l'intégration", mais qui suscite une vive opposition, jusque dans les rangs du parti présidentiel.
Deux procès liés à la question des migrants débutent parallèlement cette semaine: mercredi, celui d'une responsable d'Amnesty International poursuivie à Nice (sud-est) pour avoir aidé deux adolescents guinéens renvoyés en Italie et jeudi à Gap (sud-est) celui de trois militants qui avaient aidé des migrants à entrer illégalement en France fin avril, en réaction à une manifestation de l'extrême droite.
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Dans la matinée, des camions bennes de la Ville de Paris s'activaient sur les quais d'un canal du nord-est de la capitale pour déblayer le campement, au centre d'un bras de fer entre le gouvernement, accusé de vouloir restreindre l'accueil des étrangers, et la mairie socialiste, qui demande à l'Etat d'en faire plus.
Selon le préfet de la région parisienne, Michel Cadot, 1.016 personnes ont été évacuées, dont 11 mineurs, un décompte inférieur aux précédentes estimations qui faisaient état de 1.600 à 2.000 migrants présents sur ce campement.
Cette évacuation, la 35e organisée à Paris depuis trois ans, "conduira à l'hébergement temporaire des personnes concernées (...) puis à l'examen de la situation administrative de ces personnes", a déclaré dans un communiqué le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb dont le projet de loi durcissant l'asile et l'immigration en France doit être adopté pendant l'été.
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Originaires essentiellement du Soudan, de Somalie et d'Erythrée, ces migrants étaient installés depuis plusieurs mois dans des conditions de grande précarité dans des tentes serrées le long d'un canal sous le périphérique parisien.
Ibrahim, Soudanais, patientait avec ses camarades. "On attend, on attend tout le temps ici", se lamentait-il. "On ne sait pas si on pourra rester en France. Moi je veux rester en France, je sais que je peux faire ma vie ici".
"On ne sait pas ce qui va se passer après, on craint (..) surtout une reprise de la chasse à l'homme qu'on avait vue il y a six mois pour empêcher les gens de replanter leur tente", déclarait Martine, une bénévole qui avait passé la nuit au campement.
Les autorités ont également annoncé mercredi l'évacuation "dès que possible" des deux autres gros campements installés dans le nord-est de Paris, où vivent au total quelque 800 personnes.
Les tensions autour des migrants s'étaient récemment intensifiées après la mort par noyade d'un homme en mai près du campement et une violente rixe qui a fait un blessé grave dans un autre.
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a demandé mercredi au gouvernement de "reconstruire" un centre d'accueil pour migrants dans la capitale, assurant qu'il s'agissait de la "seule solution" pour éviter "de nouveaux campements de rue".
"Paris a pris sa part et si tout le monde est raisonnable, responsable, nous devons ouvrir un lieu d'accueil permettant d'éviter à ces gens d'être dans la rue", a-t-elle dit.
Un centre de premier accueil, situé dans le nord de Paris, servait de "sas" aux migrants depuis novembre 2016 mais il a été fermé début mai pour laisser place à une future université.
Avec AFP