Les assaillants de la prison centrale de Beni-Kangbayi n'ont pas été encore identifiés, mais 930 détenus se seraient échappés.
Selon le correspondant de VOA Afrique à Goma en contact avec des témoins à Béni, 11 personnes auraient perdu la vie, huit gardes et trois détenus.
Nicaise Kibel-Bel-Oka, Directeur du journal Les Coulisses à Beni raconte au micro de la VOA que officiellement, les assaillants ne sont pas encore identifiés. "Mais tout le monde s’accorde à dire que c’est une coalition des islamistes ADF et Mai Mai . Il y avait autant d’ADF gardés en prison qui étaient en instance de jugement et il y avait des Mai Mai aussi, ils sont venus pour libérer les leurs et sont partis".
Il a ajouté que cette évasion est un problème réel. La population de Beni est dans l’accalmie pendant presque 7 à 8 Mois depuis qu’il y a le procè, depuis qu’il y a les opérations militaires Sokola 1."Aujourd’hui le vrai problème va se poser parce que les cultivateurs ne seront pas allés aux champs et tous les axes routiers, notamment Beni-Kasindi vers la frontière, Beni-Butembo, Beni-Lubero risquent d’être des axes des morts parce que ces gens sont dans la nature et à tout moment, ils auront besoin de manger, ils pourront attaquer des véhicules, des hommes, c’est un problème sérieux qui va se poser dans la région".
Une réunion a été organisé par le comité provinciale de sécurité. Le gouverneur Julien Paluku a demandé un couvre-feu sur les villes de Béni, Butembo et le territoire de Béni à partir de 18h30 (heure locale).
Selon Nicaisse, ce couvre-feu a été décrété pour permettre aux forces de défense et de sécurité de poursuivre l’ennemi et de récupérer les fuyards. "Jusque-là, ça n’a pas encore donné d’effets. Il y a à peine 6 à 8 qui sont retournés en prison, mais pour le reste, peut être les jours qui suivent l’armée pourra mettre l’armée sur les fuyards, ce n’est pas facile parce que c’est une région où il y a des montages, où il y a le parc National de Virunga et le fief même des ADF".
Dans l’entre temps, le maire de Beni demande aux prisonniers de retourner et demande aussi à la population de signaler tout cas suspect. "C’est une grande panique dans la ville parce que la crainte est grande que ces gens reprennent encore des massacres et vous voyez, le procès est amputé parce que ce sont les gens qui comparaissaient qui sont partis" a conclu Nicaisse.
La prison de Beni, située en dehors de la ville a été construite en 2005 avec une capacité d'accueil de 250 personnes.