"Aaaaaaaahhh!!!!" Le cri a fendu l'air climatisé de l'AdventHealth Arena à 39 sec 5/10e de la fin du match, après le shoot à trois points tout aussi glacial d'Anthony Davis, pas toujours à la fête offensivement, mais terriblement "clutch", c'est à dire "tueur" dans les tous derniers instants. En s'exclamant de la sorte, avant de taper fort dans la main de son ailier, James a trahi autant de joie et de soulagement.
Car le Heat, toujours aussi tenace et courageux, a tenu tête à ces Lakers qu'on sentait néanmoins mieux armés pour s'imposer. Or si Miami a fini par plier, c'est aussi parce que l'intensité défensive californienne a été jusqu'au bout sans relâche.
Davis, après son tir, a ainsi infligé un gros contre à Jimmy Butler, son quatrième du match qui a pesé autant que ses 22 points (9 rbds). Preuve qu'il a été terriblement dissuasif.
"Dans ce match, il y a eu des moments de vérité à la fin et le fait est qu'ils les ont gagnés", a commenté l'entraîneur de Miami Erik Spolestra, promettant toutefois que son équipe saura "répondre".
- "Moments de vérité" -
Avant de faire leurs ces "moments de vérité" avec Davis et de le féliciter, James a pourtant plusieurs fois pesté à son endroit, sur quelques actions où leur mésentente, inhabituelle cette saison, a provoqué plusieurs pertes de balles. Quinze au total pour l'équipe, dont six pour "LBJ".
Ce qui est trop. Mais pour le reste, au cours de ce match crucial où il s'est aussi souvent plaint des décisions arbitrales - preuve de la tension qui l'habitait -, le "King" a répondu présent, en joueur dominant qu'il sait toujours être à 35 ans. Son dunk du 1er quart-temps, au bout d'une course folle, où il a en chemin envoyé valser le pauvre Tyler Herro qui tentait de s'interposer en est l'illustration.
Il a été de tous les combats offensivement et défensivement, tutoyant encore le triple-double (28 pts à 50% aux tirs, 12 rbds, 8 passes). Son langage corporel était celui d'un général sur le chemin de la victoire.
Autre clé du succès des Lakers, en quête d'un 17e titre record (que seul détient pour l'heure Boston), les 15 points de Kentavious Caldwell-Pope, auteur de deux shoots importants dans le money-time, après dix points d'affilée en début de match.
Enfin, L.A. a su contenir la star d'en face, Jimmy Butler, qui avait quasiment à lui seul, avec un triple-double à 40 points, permis à Miami de réduire l'écart à 2-1.
- "Le travail n'est pas fini" -
Cette fois, l'ailier, apparu fatigué en fin de match, a dû "se contenter" de 22 pts, tout en frôlant lui aussi le triple-double (10 rbds, 9 passes). Preuve malgré tout de son impact positif sur le jeu du Heat.
Une performance solide, mais insuffisante. D'autant plus que les Floridiens ont une nouvelle fois dû se passer des services du meneur Goran Dragic (aponévrose plantaire) dont l'apport offensif se situe autour des 20 points en moyenne.
En revanche, le pivot Bam Adebayo était bien de retour, lui qui souffrait depuis six jours de tensions cervicales. Il a été bon (15 pts, 7 rbds) mais a peu pesé en seconde période, certainement en manque de jus, contrairement au rookie Tyler Herro, auteur de 9 de ses 21 dans le money-time. En vain.
A présent, Miami, dont c'est la sixième finale en quinze ans (3 ont été remportées en 2006, 2012, 2013), se retrouve dos au mur, contraint de gagner tous les matches qui viennent, à commencer par le cinquième vendredi. Sans quoi James et ses Lakers seront au septième ciel.
"Le travail n'est pas fini", a toutefois prévenu "LBJ". "Nous avons l'occasion de bien récupérer avec une journée de repos supplémentaire. Mais je continuerai à travailler, je continuerai à ne pas dormir, jusqu'à ce que le travail soit terminé."