"Jimmy a été phénoménal. Il a fait tout ce dont son équipe avait besoin venant de lui. Il a vécu un grand moment dans un grand match. Il a été génial." L'hommage ne provient pas de n'importe qui, puisque c'est LeBron James que le lui a rendu, après la rencontre.
Le "King" sait de quoi il parle, puisque le triple-double (40 points, 11 rebonds et 13 passes, dont 2 contres et 2 interceptions) de Butler est une rareté en son genre. C'est la troisième fois qu'un joueur en réussit un avec 40 points au moins en finale, après deux légendes: Jerry West en 1969 avec les Lakers et... James lui-même en 2015 avec Cleveland.
"Je me fiche du triple-double, je m'en fiche complètement de tout cela, vraiment. Ce que je veux, c'est gagner. On l'a fait, je suis content du résultat", a assuré l'intéressé, déjà focalisé sur le 4e match mardi, tout aussi crucial pour rester dans la course.
Car le Heat n'en reste pas moins encore mené 2 à 1 et, tout aussi retentissant soit-il, cet exploit réussi par Butler ne compte pas double.
- "Il faut tout donner" -
En revanche, il fait un bien fou. Car s'il avait bien assuré ces dernières 48 heures qu'il croyait son équipe capable de battre les Lakers dimanche soir, malgré les absences préjudiciables de Goran Dragic (aponévrose plantaire) et Bam Adebayo (tensions cervicales), peu osaient y croire.
Ce match N.3, Butler l'a joué quasiment dans son intégralité (45 minutes sur 48) et son corps a d'autant moins été ménagé que les chocs furent parfois durs à encaisser, comme sur cette lourde chute sur le parquet au contact avec Rajon Rondo en fin de troisième quart-temps.
"Il faut tout donner, surtout quand on joue contre une grande équipe comme les Lakers", a simplement commenté l'ailier de 31 ans, qui a fait plus que symboliser les vertus du Heat: dureté, talent, courage, dévouement.
Interrogé sur la performance de sa star, qu'il n'a pu s'empêcher d'appeler "ce putain de Jimmy Butler", l'entraîneur Erik Spoelstra a souligné "à quel point c'est un compétiteur d'élite (...), devenu plus fort au fur et à mesure que la rencontre avançait".
Et d'ajouter: "Dwyane (Wade) nous l'avait juré en nous regardant droit dans les yeux à Pat (Riley, le président) et moi: +c'est le gars qu'il vous faut+".
- "Le monde a vu" -
Wade et Butler, issus de l'Université Marquette dans le Wisconsin, se sont côtoyés à Chicago lors de la saison 2016-2017. Et la façon dont le second a élevé son niveau de jeu dans ce match a quelque peu rappelé la performance du premier, qui avait réussi 42 points et 13 rebonds lors du match N.3 de la finale de 2006, face à Dallas, pour réduire l'écart à 2-1 et finalement devenir champion avec Miami.
Nul ne sait si l'histoire se répètera, mais ce qui est sûr c'est que peu imaginaient Butler, aux qualités de leader et guerrier reconnues, être capable de se sublimer autant.
Pas même Tom Thibodeau, son ancien coach à Chicago puis Minnesota qui confiait récemment: "je n'ai jamais envisagé qu'il deviendrait aussi bon. J'ai toujours pensé qu'il serait un bon joueur. Mais il s'est transformé en superstar par son intelligence, son talent et son éthique de travail. Il étudie le jeu en permanence et tire le meilleur de ses coéquipiers."
Lesquels ne sont pas surpris. "Nous savons comment il est dans ces moments-là et, ce soir, le monde a vu de quoi Jimmy Butler est capable. Il a été incroyable, il a tout fait, mis panier sur panier, pris LeBron en défense, il a été notre leader. On aura encore besoin de lui comme ça", a dit son protégé, le rookie Tyler Herro.