Le rapport DATA de ONE montre une très légère augmentation du budget d’aide publique au développement (APD) de la France en 2016.
L’APD a augmenté de 5,25%, pour atteindre 8,51 milliards d’euros, contre 8,19 milliards en 2015. Cette augmentation reste en-deçà de la tendance mondiale puisque l’aide totale a augmenté en 2016 de +7,4% par rapport à 2015.
De plus, avec à peine 0,38% du revenu national brut alloué à l’APD (contre 0,37% en 2015) le niveau d’APD de la France reste encore bien loin de l’objectif historique international des 0,7%, et bien en dessous des 0,5% que la France enregistrait en 2010.
Selon l'ONG, "ce niveau est ridicule comparé aux progrès réalisés par ses voisins les plus proches" que sont le Royaume-Uni et l’Allemagne, "qui ont eux atteint cet objectif (respectivement en 2013 et 2016)".
Les pays les plus pauvres de moins en moins soutenus
Le rapport DATA de cette année montre par ailleurs "une tendance inquiétante", selon ONE.
Au niveau mondial, l’aide attribuée aux pays les plus pauvres ne cesse de diminuer : le pourcentage de l’APD globale alloué aux pays les moins avancés (PMA) est passé de 32 % à 28 % entre 2013 et 2016.
En France, la part d’aide accordée aux PMA a suivi la tendance mondiale et diminué. Moins d’un quart de l’aide de la France aujourd’hui va aux pays les plus pauvres du monde.
"Quand on sait que la moitié des habitants des pays les moins avancés vivent sous le seuil d’extrême pauvreté, cette tendance à la baisse en France et dans le reste du monde est contradictoire avec le principe même de l’aide au développement", explique Friederike Röder, directrice France de ONE, "pour être efficace, l’aide doit parvenir à ceux qui en ont le plus besoin".
Engagements internationaux
En France, le nouveau gouvernement présentera son tout premier budget à la fin du mois, "et il n’aura pas le droit à l’erreur", a déclaré l'ONG.
"La France doit se montrer à la hauteur de la stature internationale à laquelle elle aspire. Emmanuel Macron s’est engagé à augmenter l’aide dès 2018 pour atteindre 0,55% du RNB d’ici à 2022. Ceci doit se traduire dans le projet de loi de finance 2018. La France a l’occasion de raccrocher les wagons de ses partenaires européens, nous espérons qu’elle la saisira et nous resterons mobilisés pour nous en assurer", conclut Friederike Röder.