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Le chef de la diplomatie française appelle à la "résilience" face aux fake news


Jean-Yves Le Drian en Birmanie le 20 novembre 2017.
Jean-Yves Le Drian en Birmanie le 20 novembre 2017.

Le ministre français des Affaires étrangères a appelé mercredi à "la résilience collective des sociétés civiles" pour lutter contre la désinformation, "fléau" des temps modernes, en défendant un projet de loi controversé contre les fake news qui est en préparation en France.

Dénonçant une "ingénierie de la désinformation", Jean-Yves Le Drian a multiplié les allusions à la Russie et ses "organes de propagande comme Russia Today ou Sputnik" en clôture d'une conférence sur les "manipulations de l'information" à Paris.


"Nous sommes entrés dans un nouvel âge de la propagande. La gestion de l'information sur la crise en Ukraine et l'opération d'annexion de la Crimée a constitué un signal d'alarme majeur. La prise de conscience s'est accélérée avec la série noire des dernières élections", a insisté le chef de la diplomatie française.

"Au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en France, en Espagne, elles ont toutes été marquées par la diffusion de fausses nouvelles et par des attaques informatiques dont le but était de troubler l'ordre public, de compromettre la sincérité du scrutin électoral et ainsi de semer le doute et la discorde au sein du système démocratique occidental", a-t-il poursuivi.

Face à ces "manipulations d'un genre nouveau", l'objectif doit être selon M. Le Drian de "garantir la résilience de l'espace public". "Les acteurs publics ne sauraient fournir à eux seuls une solution définitive. C'est aux sociétés civiles de développer des anticorps afin d'assurer notre résilience collective", a-t-il insisté.

Concernant l'action des pouvoirs publics, M. Le Drian a défendu la proposition de loi contre les fake news en période électorale, voulue par le président Emmanuel Macron, alors que certains, notamment dans les médias, critiquent un projet jugé inapplicable et potentiellement liberticide.

"Ce projet permettra au régulateur de suspendre ou de mettre un terme définitif dans des délais très rapides à la diffusion de contenus malveillants contrôlés sous l'influence avérée d'un Etat étranger", a-t-il souligné.

Egalement présente à la conférence, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a répété que le texte était assorti de critères "très protecteurs" pour la liberté d'expression. La proposition de loi, qui doit être examinée par les députés en mai, "ne vise pas à cibler les auteurs mais (la) diffusion" des fake news, a-t-elle insisté.

Avec AFP

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