Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Un millier de manifestants en soutien d'Ali Bongo au Gabon


Manifestion de partisans du président Ali Bongo à Libreville.
Manifestion de partisans du président Ali Bongo à Libreville.

Un millier de personnes ont marché mercredi dans Libreville pour soutenir la réélection contestée du président sortant Ali Bongo Ondimba, dont l'annonce le 31 août avait déclenché des émeutes meurtrières et des pillages dans tout le pays.

Jeunes pour l'essentiel, les manifestants ont marché dans le calme pendant près d'une heure, encadrés par les forces de l'ordre dans les rues du quartier populaire "Pont d'Akébé", un fief de la famille Bongo, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"On ne veut pas de Jean Ping ! Ali Bongo est notre président à tous, il a été élu démocratiquement donc tout le monde doit respecter les règles", assure Roxane, la vingtaine.

Pour Steve Rony Mondjo, membre de l'Union des jeunes du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), "on marche pacifiquement (...) mais c'est devenu dangereux de soutenir Ali. Je suis obligé de cacher les gadgets (tee-shirts, bracelets...) qu'on m'a donnés pendant la campagne".

"Si tu es (d'ethnie) Téké, les gens de Ping te menacent jusque dans ton quartier", renchérit Olga, originaire de la province du Haut-Ogooué (sud-est), comme la famille Bongo au pouvoir depuis 1967, qui se trouve aujourd'hui au coeur du contentieux électoral.

A la fin de la marche, un petit groupe de jeunes confie à l'AFP : "vous croyez qu'on est venu cadeau ? On nous a donné 5.000 FCFA (7,5 euros)!"

Un des organisateurs, Brice Laccruche Alihanga, président de l'Association des Jeunes Émergents Volontaires (Ajev) qui a soutenu la candidature d'Ali Bongo, assure pour sa part que "l'initiative est populaire, totalement spontanée".

Principal rival du chef de l'Etat à la présidentielle à un tour du 27 août, l'ancien cacique du régime Jean Ping a saisi la Cour constitutionnelle pour contester les résultats provisoires et demander un nouveau décompte des voix dans le Haut-Ogooué, où M. Bongo a obtenu plus de 95% des voix avec un taux de participation proche de 100%, lui permettant ainsi de l'emporter au niveau national.

Les avocats d'Ali Bongo avaient jusqu'à mercredi pour porter à la connaissance de la Cour constitutionnelle leurs arguments juridiques en réponse au recours déposé par l'opposition. Ils y ont également ajouté de nouveaux éléments accusant Jean Ping de "fraudes" dans trois autres provinces (Ogooué-Maritime, Woleu-Ntem et Estuaire).

"Nous avons d'abord le devoir de montrer que ces allégations (de l'opposition) sont infondées et ensuite nous allons montrer qu'ailleurs il y a eu des choses pas claires du tout qui sont reprochables à nos adversaires, a déclaré lors d'un point presse le secrétaire général du Parti démocratique gabonais, Faustin Boukoubi.

"Nous sommes tous en attente, nous avons les regards tournés vers la Cour constitutionnelle. Nous attendons ce qu'elle dira et en bons républicains nous sommes tout à fait disposés à appliquer les instructions de la Cour, à mettre en oeuvre les décisions de la Cour" qui doit se prononcer d'ici au 23 septembre, a-t-il ajouté.

Les violences qui ont éclaté après la proclamation officielle des résultats provisoires donnant Ali Bongo vainqueur ont fait trois morts d'après le ministre de l'Intérieur, et "plus de 50" selon le camp de Ping.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG