Aucune explication n'a été donnée pour l'heure sur cette décision du gouvernement du président Yahya Jammeh.
Un diplomate au département d'Etat à Washington a expliqué à l'AFP que les Etats-Unis avaient fait part de leur inquiétude à la Gambie à propos du retrait de ces policiers.
"Nous allons continuer à suivre de près et à évaluer la situation", a dit ce responsable sous condition d'anonymat. "L'ambassade américaine a envoyé un message de sécurité à ses citoyens pour les prévenir de la fermeture de l'ambassade".
Un journaliste de l'AFP à Banjul a constaté que les policiers de l'unité d'intervention habituellement déployés à l'ambassade américaine n'étaient plus là.
Cette décision des autorités gambiennes intervient alors qu'une citoyenne américaine de 45 ans a été arrêtée en avril et poursuivie durant une visite à sa famille dans le pays.
Fanta Darboe Jawara, naturalisée américaine qui habite dans le Maryland (est), près de la capitale Washington, a été arrêtée le 16 avril après une manifestation de l'opposition.
Selon sa famille, elle ne participait pas à la manifestation et était simplement en train d'attendre un taxi quand elle a été arrêtée et battue par la police.
Selon le président du parti d'opposition UDP Dembo Bojang, Mme Jawara est détenue dans la maison de l'avocat des droits de l'homme Ousainou Darboe, située près de l'ambassade des Etats-Unis. Mais le responsable américain à Washington n'a pas voulu spéculer sur un lien éventuel entre le retrait des policiers et la polémique autour de l'arrestation de Mme Jawara.
"Nous continuons de suivre son dossier et de fournir toute l'assistance consulaire possible", a-t-il dit.
La Gambie est dirigée d'une main de fer par Yahya Jammeh, parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1994 puis élu en 1996, et réélu tous les cinq ans depuis.
M. Jammeh a été investi en février candidat de son parti pour briguer un cinquième mandat lors de la présidentielle de décembre. Son régime est accusé par des ONG et le département d'Etat américain de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l'homme, accusations qu'il rejette régulièrement.
Il a lancé il y a quelques jours que "Ban Ki-moon et Amnesty International peuvent aller en enfer", après qu'ils ont réclamé l'ouverture d'une enquête sur la mort d'un opposant en détention.
Avec AFP