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Le chef de la commission électorale gambienne s'est réfugié au Sénégal


Les forces de sécurité gambiennes massivement déployées à Banjul, Gambie, 5 décembre 2016
Les forces de sécurité gambiennes massivement déployées à Banjul, Gambie, 5 décembre 2016

Le président de la Commission électorale indépendante (IEC) gambienne, Alieu Momar Njie, s'est réfugié au Sénégal voisin par crainte pour sa sécurité, a affirmé mardi soir à l'AFP un membre de sa famille.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu de sources sénégalaises. L'AFP a tenté de joindre plusieurs membres de l'IEC jusque tard mardi soir, sans succès.

"Alieu Momar Njie a fui au Sénégal après avoir appris que les autorités gambiennes complotaient contre lui et son équipe", a déclaré ce membre de sa famille sous couvert d'anonymat. "Certains membres de son équipe sont également partis pour le Sénégal", a-t-il ajouté, déclinant tout commentaire supplémentaire.

On ignorait quand M. Njie avait quitté la Gambie, avec qui, tout comme la nature des menaces à son encontre.

Selon des observateurs, cette fuite au Sénégal du chef de l'IEC pourrait constituer une pomme de discorde entre les deux pays, dont les relations ont toujours été compliquées. A l'exception d'une façade sur l'Atlantique, la Gambie, ex-colonie britannique, est totalement enclavée dans le Sénégal francophone.

Cette annonce intervient alors que la Gambie est plongée dans une impasse politique après l'élection présidentielle du 1er décembre.

Le scrutin a été officiellement remporté par l'opposant Adama Barrow face à Yahya Jammeh, qui gouvernait sans partage depuis plus de 22 ans.

M. Jammeh avait d'abord reconnu le 2 décembre avoir été battu par M. Barrow, avant de rejeter le 9 décembre les résultats modifiés par l'IEC mais sans incidence sur l'issue du vote. Il a demandé l'annulation du scrutin à la Cour suprême, qui doit examiner son recours le 10 janvier, soit neuf jours avant l'expiration de son mandat.

Alors que de nombreux pays et institutions le pressent à céder le pouvoir, M. Jammeh soutient que tant que la Cour n'a pas rendu sa décision, il demeurera à la tête du pays. Adama Barrow, lui, a indiqué qu'il se considèrera président à compter du 19 janvier.

Selon les résultats révisés, Adama Barrow est élu avec 43,2% des voix (contre 45,5% initialement), Yahya Jammeh se classe deuxième avec 39,6% des voix (initialement 36,6%), le troisième et dernier candidat, Mama Kandeh, étant crédité de 17% (initialement 17,8%).

Le 13 décembre, le siège de la commission électorale avait été fermé par les forces de sécurité et son personnel s'en était vu interdire l'accès, sans explications.

Dans un décret pris le 28 décembre, le président Jammeh a ordonné la réouverture de l'IEC, expliquant que la commission avait été fermée sur la base d'informations selon lesquelles ses locaux seraient incendiés.

Avec AFP

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