L'Aïd al-Fitr est généralement un moment de joie et de célébration pour les musulmans du monde entier. Mais cette année, l'Aïd est gâchée, on seulement par la pandémie, mais aussi par l'escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens, provoquant le boycott de certaines organisations musulmanes américaines.
"Le Conseil américain des relations islamiques a rejoint d'autres organisations musulmanes nationales américaines pour boycotter la célébration virtuelle de l'Aïd de la Maison Blanche ce soir, en raison de la réponse croissante et décevante de l'administration Biden aux violations des droits humains du gouvernement israélien contre les Palestiniens à Gaza et à Jérusalem-Est.", a affirmé Robert McCaw, Conseil américaine des relations islamiques.
Depuis Bill Clinton en 1996, les présidents américains ont accueilli l'iftar ou la rupture du jeûne du Ramadan à la Maison Blanche. Cette année, le président Joe Biden et la première dame Jill Biden ont organisé l'Aïd virtuellement.
"Nous pouvons voir l'esprit de cette journée dans les millions d'Américains musulmans qui rendent notre pays plus fort chaque jour, y compris les nombreux travailleurs courageux de première ligne.”, a déclaré la Première Dame américaine, Jill Biden.
Le président Biden a reconnu que le conflit israélo-palestinien pèse lourdement sur les musulmans du monde entier.
Il s'est entretenu mercredi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, l'assurant du soutien américain à Israël qui repousse les roquettes tirées par le Hamas et riposte par des frappes aériennes à Gaza, rapporte Politico. "Je m'attends et j'espère que cela finira tôt ou tard, mais Israël a le droit de se défendre", a déclaré aux journalistes Joe Biden cité par Politico. Les deux dirigeants se sont également entretenus samedi, selon un relevé israélien.
Dans un communiqué, le groupe de défense musulman s’est dit "incroyablement déçu et profondément perturbé" par la position de l’administration face à la violence. "Le président Biden a le pouvoir politique et l'autorité morale pour mettre fin à ces injustices. Nous l'exhortons à se tenir aux côtés des victimes et non de l'agresseur", a stipulé le directeur exécutif national du CAIR, Nihad Awad, cité dans la presse américaine.
Faisant valoir les arguments d’Israël en faveur de la légitime défense, l’Ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Gilad Erdan, s’est entretenu dimanche devant le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant que le conflit était "prémédité" par le Hamas.
Pour, ”Ce n'est pas la première fois que le Hamas tire sans discernement des missiles mortels sur des civils israéliens alors qu'il se cache derrière des civils palestiniens."
Le locataire de la Maison Blanche a aussi soutenu "Les Palestiniens, y compris à Gaza, et les Israéliens méritent également de vivre dans la dignité, la sûreté et la sécurité. Aucune famille ne devrait avoir à craindre pour sa sécurité dans sa propre maison ou lieu de culte.", avant de poursuivre ""Nous pensons le plus aux enfants de ces sociétés qui font face aux traumatismes d'un conflit bien au-delà de leur contrôle. Mon administration continuera d’engager les Palestiniens, les Israéliens et d’autres partenaires régionaux à œuvrer en faveur d’un calme durable.".
Samedi, une frappe aérienne israélienne a détruit un immeuble dans la ville de Gaza qui abritait aussi des bureaux de l'Associated Press et d'autres médias, quelques heures après qu'un autre raid aérien israélien sur un camp de réfugiés densément peuplé dans la ville de Gaza a tué au moins 10 Palestiniens d'une même famille, pour la plupart des enfants, dans la frappe la plus meurtrière du conflit actuel.
Le même jour, des milliers de personnes se sont rassemblées en Afrique, Europe, au Canada, en Asie pour protester en faveur de la Palestine.
Aux Etats-Unis, plusieurs personnes dans les grandes villes américaines, notamment Washington, New York et Boston, ont exigé que le gouvernement Biden fasse plus d’efforts pour lutter contre les violations des droits de l'homme commises par le gouvernement israélien contre les Palestiniens.
Au cours du week-end, Biden s'est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. L'administration a également dépêché des envoyés dans la région.
"Les mesures les plus immédiates qui doivent être prises ((par les États-Unis)), qui semblent être celles qu’ils sont en train de prendre, c’est de jouer un rôle dans la désescalade et de faire en sorte que nous ne voyions pas cette violence actuelle s’éclater, exploser et devenir hors de contrôle. " , estime Merissa Khurma, directrice de programme Moyen-Orient au Wilson Center.
Avant les violences, Biden avait fait peu d'efforts pour relancer les négociations de paix bloquées. Maintenant, il est sous pression pour le faire, non seulement de la part des musulmans américains, mais aussi des législateurs de l'aile progressiste du Parti démocrate.