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Le candidat de gauche appelle l'armée à se rebeller au Honduras


Salvador Nasralla, candidat à la présidentielle au Honduras.
Salvador Nasralla, candidat à la présidentielle au Honduras.

Des dizaines de milliers de personnes ont pris part, dimanche en divers points du Honduras, aux plus importantes manifestations survenues à ce jour en soutien au candidat de l'opposition de gauche, Salvador Nasralla, sur fond d'accusations de fraude électorale au bénéfice de son rival de droite.

Les autorités électorales qui effectuent un recomptage partiel des voix semblent sur le point d'accorder la victoire à la présidentielle du 26 novembre au chef de l'Etat sortant, Juan Orlando Hernandez (droite), qui a le soutien des Etats-Unis.

Alors que la nuit tombait, dimanche, des concerts de klaxons et de casseroles retentissaient à travers la capitale, Tegucigalpa, malgré le couvre-feu imposé pour tenter de mettre un terme aux manifestations émaillées de violences de ces derniers jours.

S'adressant à un grand rassemblement à un carrefour proche de l'endroit où avait lieu un recomptage de bulletins de vote, Salvador Nasralla a exhorté l'armée à désobéir aux ordres.

"J'appelle tous les membres des forces armées à se rebeller contre leurs supérieurs (...) vous devriez faire partie du peuple", a-t-il dit.

Salvador Nasralla accuse le gouvernement en place de chercher à confisquer cette présidentielle et a encouragé ses partisans à participer à la grève nationale qui débute ce lundi. Les manifestations de dimanche se sont déroulées dans le calme, là où ces derniers jours, au moins trois personnes

avaient été tuées et plusieurs centaines d'autres arrêtées. Les autorités ont imposé vendredi un couvre-feu en vertu duquel l'armée et la police disposent de pouvoirs élargis pour interpeller des personnes et mettre fin au blocage de routes, de ponts et de bâtiments publics.

Huit jours après le scrutin, les Honduriens ignorent toujours qui l'a emporté et le tribunal électoral a annoncé ce dimanche qu'il allait bientôt proclamer un vainqueur, une fois qu'il aurait achevé un recomptage partiel.

AVANCE "IRREVERSIBLE"?

Dimanche soir, selon l'état actuel du dépouillement (plus de 97% des voix comptées), Hernandez frisait les 43% tandis que Nasralla suivait avec un peu moins de 41,4%, lisait-on sur le site internet du tribunal électoral.

Dans un premier temps, le décompte de 70% des voix avait donné l'avantage à Salvador Nasralla et l'un des quatre membres du tribunal électoral, Marcos Ramiro Lobo, avait alors affirmé que cette avance était "irréversible" selon les experts techniques.

Mais Juan Orlando Hernandez, président sortant de centre-droit âgé de 49 ans, est, après une pause inexpliquée de plus d'un jour dans le dépouillement, passé devant sur la base d'un peu plus de 80% des votes dépouillés, une bascule qui a alimenté les soupçons d'irrégularités.

Le tribunal électoral a entamé le recomptage des voix déposées dans un millier de bureaux de vote, soit près de 6% des suffrages, un processus qui devait se prolonger jusqu'aux premières heures de lundi.

Salvador Nasralla a exigé le recomptage de milliers de bureaux de vote supplémentaires mais les responsables électoraux refusent à ce stade d'accéder à sa demande. L'Organisation des Etats américains (OEA) estime dans un communiqué publié dimanche que le tribunal électoral devrait aller au-delà du recomptage partiel, ajoutant que la demande de Salvador Nasralla de recompter les voix de plus de 5.000 bureaux de vote était faisable.

Agé de 64 ans, Salvador Nasralla, l'une des figures les plus connues au Honduras, a reçu le soutien de l'ancien président Manuel Zelaya (gauche), évincé en 2009 par un coup de force.

Avec Reuters

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