"Pour éviter une crise de large envergure, pour mettre fin au harcèlement et à la répression de opposition politique et de la société civile", HRW appelle dans une lettre la délégation de l'ONU à "livrer des messages publics forts dénonçant la répression politique et les autres violations graves des droits humains".
La délégation doit "exhorter le gouvernement à libérer immédiatement tous les prisonniers politiques, à cesser toutes les poursuites à motif politique, à rouvrir les médias fermés arbitrairement et à veiller à ce que le droit au rassemblement pacifique soit respecté", plaide HRW dans cette lettre datée du 8 novembre.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée du président Joseph Kabila en 2011 au terme d'un scrutin marqué par des fraudes massives. Celle-ci est aggravée par le report à avril 2018 de la présidentielle qui devait se tenir avant la fin 2016.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat expire le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais le chef de l'Etat est resté silencieux sur ses intentions et son avenir politique.
Pour HRW, si M. Kabila reste au pouvoir au-delà de la date limite de son mandat, "il existe un risque réel que des manifestations" éclatent, que "les forces de sécurité" répondent "par un usage excessif de la force", et que le pays sombre "dans une violence et un chaos d'une ampleur considérable, avec des répercussions potentiellement explosives dans toute la région."
Les 19 et 20 septembre, les violences avaient éclaté à Kinshasa en marge d'une manifestation de l'opposition exigeant le départ de M. Kabila du pouvoir au terme de son mandat.
Quarante-neuf civils et 4 policiers avaient été tués et selon l'ONU plus de 400 personnes ont été victimes de violation des droits de l'Homme. L'ONU a dénoncé un "usage excessif de la force et la large utilisation d'armes létales lors d'opérations de gestion de foule" par les forces de l'ordre et de sécurité congolaises.
Avec AFP