Érigé par l'armée, ce mur long de 24,4 km et haut de plusieurs mètres encercle les mines de Mirerani, proches de l'aéroport international du Kilimandjaro. Sa construction, débutée en septembre, a coûté 5 milliards de shillings tanzaniens, soit environ 1,8 millions d'euros.
"Avant la construction de ce mur, il y avait beaucoup de fuites de tanzanite, de l'ordre de 40% de la production", a déclaré le président Magufuli, lors d'une cérémonie retransmise en direct à la télévision nationale, faisant référence à des cas d'exportation illégale de tanzanite, sortie clandestinement par des mineurs.
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Il a rappelé qu'en vertu d'une décision de fin 2017, la vente de tanzanite par les grossistes doit désormais se dérouler à Mererani sous le contrôle de la Banque centrale tanzanienne, à l'intérieur donc de la nouvelle enceinte de couleur jaune, qui ne comporte qu'une seule entrée et dont la sécurité sera assurée par l'armée,.
Avant cela, elle se vendait surtout à Arusha, non loin de Mirerani, et à Nairobi, au Kenya.
La tanzanite, pierre précieuse de couleur bleue à violette surtout exportée vers l'Inde, est exploitée dans les montagnes de Mererani, dans le nord de la Tanzanie, près du mont Kilimandjaro.
M. Magufuli a par ailleurs assuré lors de cette cérémonie que des géologues tanzaniens avaient découvert un nouveau important gisement de tanzanite. "Mais je ne vous dirai pas l'endroit aujourd'hui, c'est encore un secret. Là aussi, nous y érigerons un mur", a-t-il promis.
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Depuis l'année dernière, M. Magufuli a engagé un bras de fer avec les grandes sociétés minières étrangères opérant en Tanzanie, accusées d'avoir sous-évalué leur production d'or, de diamant et de tanzanite, notamment, entraînant un manque à gagner pour le pays de plusieurs dizaines de milliards de dollars en impôts et redevances depuis 1998, selon les autorités tanzaniennes.
Un rapport parlementaire publié début septembre 2017 assurait alors que l'extraction de la tanzanite profitait essentiellement aux exploitants et aux trafiquants, une situation attribuée à la corruption dans le secteur et à des contrats défavorables.
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Surnommé "Tingatinga" (bulldozer en swahili), le président Magufuli a marqué les esprits depuis sa prise de fonctions fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption.
Mais son style peu consensuel et abrupt lui vaut aussi d'être qualifié d'autocrate et de populiste par ses détracteurs, alors que la liberté d'expression est de plus en plus réduite dans le pays.
Avec AFP