Barrick Gold détient 63,9% des actions d'Acacia Mining, accusée par la présidence tanzanienne d'opérer sans permis valide en Tanzanie et d'avoir sous-évalué sa production pendant des années pour éviter de payer des milliards de dollars de taxes.
Mercredi, le directeur exécutif de Barrick Gold, John Thornton, s'est rendu en Tanzanie pour discuter avec le président John Magufuli après la chute de l'action Barrick Gold, consécutive à l'annonce des accusations contre Acacia Mining.
Barrick Gold "est prête à discuter avec le gouvernement tanzanien du remboursement de l'argent perdu par la Tanzanie du fait des opérations de cette société dans le pays", a indiqué la présidence tanzanienne dans un communiqué.
Lundi, après présentation du rapport de la commission d'enquête sur le secteur minier, M. Magufuli avait accusé Acacia Mining d'avoir "volé" de l'argent à la Tanzanie.
Mercredi, il a annoncé qu'une commission spéciale allait être chargée des négociations avec Barrick Gold "en vue d'un accord sur le remboursement de l'argent dû à la Tanzanie, et la façon dont la compagnie conduira désormais ses opérations dans l'intérêt des deux parties".
Selon le communiqué, John Thornton a par ailleurs accepté de "coopérer avec la Tanzanie pour la construction d'une fonderie d'or dans le pays", une mesure qui correspond à l'ambition tanzanienne de traiter ses minerais sur son territoire afin de créer des emplois et générer plus de revenus d'exportation.
Une commission d'enquête tanzanienne a évalué lundi à 188.000 milliards de shillings tanzaniens (75 milliards d'euros) les pertes fiscales engendrées par les fraudes liées à l'exploitation minière depuis 1998, principalement la non-déclaration de revenus par des sociétés étrangères.
Le sous-sol tanzanien est riche en minerais parmi lesquels l'or, dont il est le quatrième producteur africain. Métal le plus exporté par la Tanzanie, l'or est l'une des principales sources de devises du pays. Le pays exporte également du cuivre, du nickel, de l'argent, des diamants et d'autres pierres précieuses comme la tanzanite.
Le 24 mai, le président Magufuli avait limogé son ministre des Mines après avoir reçu un rapport soutenant que des sociétés minières sous-évaluent leurs exportations en minerais afin de payer moins de taxes, alors que la mauvaise gestion de ce secteur empêche les autorités de connaître la nature et la quantité des minerais ainsi exportés.
Avec AFP