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Interdiction d'une manifestation contre la loi de finances 2018 au Niger


Le président nigérien Mahamadou Issoufou à Niamey, Niger, 4 janvier 2018. (Twitter/Présidence du Niger)
Le président nigérien Mahamadou Issoufou à Niamey, Niger, 4 janvier 2018. (Twitter/Présidence du Niger)

Les autorités de Niamey ont interdit "pour des raisons de sécurité", une manifestation prévue dimanche par des organisations de la société civile contre la loi de finances 2018 qu'elles jugent "antisociale".

"La marche suivie de sit-in (...) projetée le dimanche 25 mars 2018 est interdite pour des raisons évidentes de sécurité", précise un arrêté de la ville de Niamey publié par les médias locaux et les réseaux sociaux.

L'arrêt justifie l'interdiction par "des menaces sérieuses et pertinentes qui planent sur la capitale" et "au regard des récentes attaques terroristes commises dans ses environs immédiats" le 13 mars dernier.

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"Sachant qu'un tel rassemblement constitue une cible privilégiée, nous ne saurons garantir la sécurité d'un tel événement", explique le texte.

Ce mouvement de protestation prévoyait une marche et, pour la première fois "sit-in" devant le Parlement.

Depuis octobre 2017 et la préparation du budget 2018, un collectif de la société civile et l'opposition politique organisent régulièrement des manifestations à Niamey et dans les grandes villes du pays pour demander "l'abrogation" de la loi de finances.

Les protestataires reprochent au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui vont "presser le peuple" et surtout d'avoir "accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA (une trentaine de millions d'euros)" aux compagnies de téléphonie.

>> Lire aussi : Grande manifestation de "soutien" au budget 2018 critiqué par l'opposition au Niger

A l'appel des partis de la mouvance présidentielle, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté le dimanche 4 mars dans la capitale et à l'intérieur du pays, pour "soutenir le président nigérien" Mahamadou Issoufou et "la loi de finances".

Le ministre des Finances, Hassoumi Massoudou, avait affirmé fin février que, contrairement à ce qu'avancent ses détracteurs, le budget 2018 ne contient "pratiquement aucune mesure" affectant "les campagnes", où vivent 80% des 20 millions de Nigériens, en majorité pauvres.

Le 12 mars, trois gendarmes nigériens ont été tués par "des éléments terroristes" à Goubé, un village situé à une quarantaine de km au nord de Niamey. Il s'agissait de la première attaque "terroriste" du genre perpétrée si proche de la capitale nigérienne.

Avec AFP

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