Une jeune kamikaze transportant cinq explosifs a été interpellée dans la nuit de mardi à mercredi dans une localité de l'extrême-nord du Cameroun, frontalière du Nigeria, où les islamistes armés de Boko Haram commettent des attentats et lancent des attaques, ont déclaré les autorités locales.
"Une kamikaze a été appréhendée par des membres d'un comité de vigilance" composé de civils dans le village de Djakana, tout près de la frontière avec le Nigeria, a affirmé à l'AFP le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari. "Elle était porteuse de cinq explosifs".
La jeune femme, âgée de 20 ans, "a été remise au BIR" pour être interrogée, a ajouté le gouverneur faisant référence au Bataillon d'intervention rapide, unité d'élite de l'armée en première ligne de la lutte contre Boko Haram.
Selon M. Bakari, la kamikaze a déclaré être partie du Nigeria en compagnie d'une autre jeune femme et que toutes deux cherchaient des "lieux de regroupement" pour se faire exploser.
"Nous avons organisé une battue pour retrouver la seconde kamikaze, mais comme la zone n'est pas très loin du Nigeria, elle a dû se replier" au Nigeria, a affirmé le gouverneur.
Pour empêcher d'éventuels attentats-suicides planifiés dans l'extrême-nord du pays par le groupe islamiste nigérian, les autorités camerounaises s'appuient depuis plusieurs mois sur des comités de vigilances constitués de volontaires de localités frontalières.
Leurs alertes ont déjà permis de déjouer plusieurs attentats grâce à un "dispositif efficace" de motos, sifflets et détecteurs de métaux mis à la disposition des habitants, selon M. Bakari.
Les motos permettent notamment "une mobilité aux membres des comités de vigilance" pour surveiller la frontière poreuse, "les équipes se relaient en permanence de 6 heures à 18 heures et de 18 heures jusqu'au petit matin", a-t-il expliqué.
Boko Haram, qui a subi d'importants revers ces derniers mois face aux offensives menées par les armées de plusieurs pays de la région, a multiplié les attentats-suicides, utilisant régulièrement des femmes et filles comme kamikazes.
Avec AFP