Ces attaques lancées en représailles après l'explosion samedi d'un engin piégé le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, n'ont pas fait de victime, selon l'armée. Il s'agissait de la troisième explosion d'un engin piégé à la frontière depuis jeudi.
L'armée israélienne a dans un premier temps fait état d'une attaque contre une "cible militaire" du Hamas en guise de représailles à l'engin explosif de vendredi, mais sans donner de détails.
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Par la suite, un porte-parole militaire a précisé aux journalistes qu'un tunnel creusé dans la bande de Gaza et détecté grâce à une nouvelle technologie a été détruit.
"Notre politique est d'agir résolument contre toute tentative de nous porter préjudice et d'éliminer systématiquement les infrastructures liées aux tunnels et nous continuerons à le faire", a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué dans lequel il qualifie le tunnel de "terroriste".
'Faire peur '
Le Hamas a pour sa part a estimé que les opérations israéliennes visaient à "effrayer" les Palestiniens avant les manifestations prévues fin mars le long de la frontière. Israël "subira toutes les conséquences de son escalade", a affirmé le porte-parole du Hamas, Fawzy Barhoum.
A partir du 30 mars, des Gazaouis projettent de dresser pendant six semaines des centaines de tentes près de la frontière avec Israël en signe de soutien aux réfugiés palestiniens.
Selon le porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus, le nouveau tunnel, en cours de construction par le Hamas, était creusé pour relier un ancien tunnel dans le sud de la bande de Gaza.
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Ce tunnel n'avait pas atteint le territoire israélien et se trouvait à plusieurs centaines de mètres de la frontière près de Kerem Shalom, le point de passage des marchandises entre Israël et l'enclave palestinienne ainsi qu'à proximité de la ville de Rafah dans le sud de la bande de Gaza
Pour détruire le tunnel, les militaires israéliens l'ont rempli avec une substance dont la nature n'a pas été précisée et non pas à l'aide d'explosif, a ajouté le porte-parole en refusant de donner d'autres précisions.
Il s'est contenté d'affirmer que les soldats israéliens ont mené à bien cette mission à partir du territoire israélien.
Les tunnels passant sous la barrière de sécurité qui ferme hermétiquement les frontières israéliennes de Gaza ont constitué aux mains des groupes armés palestiniens une arme redoutée pendant la guerre de 2014, et leur destruction s'est imposée comme l'un des objectifs prioritaire d'Israël.
Une habitante de Gaza, Amal Malaka a raconté avoir entendu le "son d'un bombardement". "Toute ma maison a bougé, mes enfants ont eu peur, mes filles sont tombées de leur lit", raconte-t-elle.
Israël, le Hamas ainsi que ses alliés observent un cessez-le-feu tendu de part et d'autre de la barrière depuis la guerre de 2014, la troisième en six ans dans l'enclave.
Cette trêve est régulièrement ébranlée, notamment par des tirs de projectiles en provenance du territoire vers Israël, qui riposte systématiquement en prenant pour cibles des positions du Hamas, même si les roquettes sont communément attribuées à d'autres groupes.
Quatre soldats israéliens avaient été blessés le 17 février dans l'explosion d'un engin disposé le long de la barrière israélienne, provoquant une riposte israélienne.
La bande de Gaza est soumise depuis une décennie à un sévère blocus de la part d'Israël.
Avec AFP