Les médias locaux ont rapporté qu'au moins une personne avait été tuée à Kisumu, une ville de l'ouest du pays, alors que la police et des petits groupes de manifestants ont joué au chat et à la souris dans la capitale Nairobi et dans la deuxième ville du Kenya, Mombasa.
La coalition d'opposition a elle assuré, sans donner de chiffre, que plusieurs de ses partisans avaient été "tués en divers endroits du pays", mais il était impossible dans l'immédiat de confirmer ces informations de source indépendante ou policière.
"Des Kényans innocents ont perdu la vie aujourd'hui", a déclaré Raila Odinga, leader de l'opposition, lors d'une conférence de presse.
Des manifestations prévues dans le centre de Nairobi, où se situe le siège de l'IEBC, avaient été interdites par la police, qui a déployé des forces anti-émeute autour des bâtiments de cette institution
Après les violents affrontements de la semaine passée dans la capitale, la police n'a pas tergiversé. Elle a rapidement tiré des gaz lacrymogènes pour disperser de petits groupes de passants et utilisé des canons à eau pour chasser ceux qui ne quittaient pas assez vite à leur goût, selon un journaliste de l'AFP présent sur place.
Dans le bidonville de Kibera, à Nairobi, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des dizaines de manifestants bloquant une route à l'aide de pneus enflammés, a constaté un autre journaliste de l'AFP. Certains manifestants ont lancé des pierres sur les policiers.
Plusieurs manifestations contre l'IEBC ont été organisées par l'opposition depuis le 25 avril. La semaine passée, la police kényane avait ouvert une enquête interne après que des policiers avaient été filmés en train de battre un manifestant étendu au sol.
La coalition d'opposition emmenée par Raila Odinga et plusieurs organisations de la société civile réclament la dissolution de l'actuelle commission électorale, qui avait organisé la présidentielle de 2013 remportée par Uhuru Kenyatta. Le résultat avait été contesté par M. Odinga.
Ancien Premier ministre dans le gouvernement d'unité nationale formé après les violences post-électorales de 2007-2008 (plus de 1.100 morts), M. Odinga estime que la commission électorale est favorable au camp présidentiel et n'est pas en mesure de garantir l'équité de la prochaine présidentielle, prévue le 8 août 2017.
MM. Kenyatta et Odinga pourraient à nouveau s'affronter lors de l'élection de l'an prochain.
"Les questions des fraudes et mauvaises pratiques électorales à l'origine du présent conflit sont les mêmes que celles qui ont mené au grabuge" de 2007-2008, a affirmé la coalition d'opposition dans un communiqué. "Il est évident que si elles ne sont pas résolues, le Kenya sera plongé dans un autre cycle de désordres civils bien avant la prochaine élection générale".
Avec AFP