Khartoum a intensifié depuis des mois la pression pour que les Casques bleus se retirent du Darfour en assurant que cette région ravagée par la guerre est désormais pacifiée, ce dont doutent des diplomates et des experts.
Environ 20.000 soldats et policiers de plus de 30 pays y sont actuellement déployés dans le cadre de la Minuad.
Un rapport spécial soumis au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a recommandé l'extension d'un an du mandat de cette force conjointe.
Ce rapport souligne des "progrès limité" accomplis pour la résolution d'un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2003.
"Avec des dizaines de milliers de personnes nouvellement déplacées en 2016 et environ 2,6 millions toujours déplacées au Darfour, les civils dans la région continuent de subir les conséquences de la situation volatile en matière de sécurité", indique le rapport.
Il recommande d'étendre la mission de la Minuad pour "12 mois jusqu'au 30 juin 2017".
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir avant fin juin pour endosser cette recommandation.
Le chef de la Minuad, Martin Uhomoibh, a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères soudanais au sujet de cette recommandation, selon un communiqué du ministère.
"Le rapport de l'ONU et de l'Union africaine contiennent des informations incorrectes sur la situation humanitaire et sécuritaire au Darfour", affirme le ministère.
Le mois dernier, le secrétaire d'Etat soudanais aux Affaires étrangères, Kamal Ismaïl, avait affirmé qu'il était "temps de dire adieu à la Minuad", ajoutant que la mission de cette force était destinée à protéger les civils, "mais ils ne sont désormais plus en danger. Il n'y a pas de conflit au Darfour".
Créée en 2007, la Minuad est chargée de lutter contre les violences dans cette région immense et pauvre.
La rébellion dans cette région avait été initiée en 2003 par des groupes armés issus de minorités ethniques qui dénonçaient la marginalisation politique et économique de leur région par le régime du président soudanais Omar el-Béchir.
Avec AFP