Kinshasa souhaite un "redimensionnement qualitatif" de la Monusco, "avec moins de troupes mais plus spécialisées dans la traque des groupes armés", selon un compte-rendu du conseil des ministres.
"Priorité devra donc être donnée à la Brigade d'intervention, fer de lance du partenariat Monusco-FARDC (armée congolaise)", a-t-il insisté. La brigade d'intervention de la Monusco a précisément pour vocation de neutraliser les groupes armés actifs, notamment dans l'est de la RDC.
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Le président Joseph Kabila avait eu des mots très durs envers la Monusco lors de sa conférence de presse du 26 janvier, affirmant que la force onusienne au Congo, la plus importante au monde, n'avait ""éradiqué" aucun groupe armé depuis son arrivée en République démocratique du Congo en 1999.
Une déclaration qui était intervenue alors que la RDC traverse une grave crise politique, en raison du maintien au pouvoir du président Kabila dont le mandat a expiré depuis fin décembre 2016.
Dans le même temps, les Nations unies préparent pour le mois de mars le renouvellement du mandat de la Monusco à travers une nouvelle résolution, qui pourrait mettre l'accent sur la protection des civils et l'accompagnement du processus électoral en vue du scrutin présidentiel, maintes fois retardé et désormais prévu le 23 décembre.
Les pressions occidentales s'accroissent sur Kinshasa.
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Le gouvernement congolais a annoncé que 15 personnalités visées par des sanctions de l'Union européenne pour entrave au processus électoral, dont le ministre de la Communication Lambert Mende et le chef de la redoutable Agence nationale de renseignements (ANR), avaient "demandé officiellement au Conseil de l'Union européenne de se voir transmettre les éléments dont il disposerait à leur charge et de les entendre le plus rapidement possible, les cas échéant à Kinshasa", dans un communiqué daté de jeudi et reçu samedi par l'AFP.
Deux avocats à Bruxelles ont été chargés de déposer cette demande.
Le gouvernement congolais a par ailleurs estimé qu'il existait "une disparité entre les statistiques des réfugiés et personnes déplacées présentés par divers partenaires extérieurs et celles des services publics congolais en charge des affaires humanitaires".
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Le gouvernement a donc annoncé son intention de "renforcer son leadership dans l'action humanitaire".
Les grandes organisations humanitaires multiplient les communiqués alarmistes sur la situation en RDC, où plus de quatre millions de personnes sont déplacées à cause des conflits, selon le Haut-commissariat aux réfugiés.
L'Unicef annonçait encore récemment qu'au moins 90.000 enfants avaient dû fuir les récentes violences en Ituri (nord-est).
Avec AFP