Donné en première mondiale au Festival de Marseille, "Kirina" sera ensuite en tournée, du festival international La Triennale de la Ruhr (en Allemagne) en août jusqu'à Chalon-sur-Saône (est de la France) en novembre et Garges-lès-Gonnesses (en région parisienne) en février 2019, en passant par deux dates dans la capitale burkinabè Ouagadougou.
Sur scène, neuf danseurs, six musiciens, un parolier et quarante figurants interprètent cet opéra contemporain inspiré de l'histoire de la bataille de Kirina, fondatrice du puissant Empire du Mali au XIIIe siècle.
Gestes ultrasaccadés, mouvements d'ensemble, chants profonds et rythmes électriques: le spectateur est emporté dans cette fresque souvent allusive, devant un plateau plongé dans une lumière rougeoyante. Le spectacle a été chaudement applaudi pour sa première, vendredi.
Conçu dans la ville de Bobo Dioulasso (Burkina Faso), dans la capitale malienne Bamako et à Bruxelles, "Kirina" se veut une "épopée contemporaine puisant aux sources de l'Histoire et de la fiction".
Le spectacle est porté par la musique écrite par la musicienne et chanteuse malienne Rokia Traoré, "à la fois forte, ancrée sur le territoire et ouverte", explique à l'AFP le chorégraphe Serge Aimé Coulibaly, 46 ans.
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Outre la direction musicale de "Kirina", la musicienne s'essaie à l'opéra cet été au Festival d'Aix-en-Provence (sud-est de la France), où elle interprètera le prologue d'un Didon et Enée.
Marqué par sa découverte "boulimique", en vidéo, des classiques de l'opéra à son arrivée en Europe, Serge Aimé Coulibaly espère léguer en retour au répertoire, avec "Kirina", une pièce africaine qui "ouvre une fenêtre sur la grande histoire des migrations humaines".
"On rêve que d'autres troupes partagent cette histoire humaine", explique le chorégraphe. Qui rêve, pourquoi pas, que "Kirina" soit un jour donné dans un grand opéra d'Europe.
Avec AFP