A la cité universitaire, deux documentaires sont au programme le soir. Des étudiants sont là. Ils suivent avec attention les deux films, dont l’un sur une catastrophe environnementale. Nous sommes à "Koudougou Doc".
"Suivre ces films, cela m’a suscité beaucoup d’émotion. Je suis en même temps indigné par ce que j’ai suivi. On voit une image de l’Afrique ternie. Cela me rappelle la question toujours posée du Pr Joseph Ki-Zerbo, à quand l’Afrique ?", s’est interrogée Dioda Diandé, une étudiante.
"Au-delà du documentaire, on permet à chacun de donner son point de vue. On permet à chacun de s’interroger et de s’orienter en tant que jeune africain", a affirmé Inoussa Kirakoya, un autre étudiant.
Aux côtés des étudiants, des autorités du pays suivent ces films. "
Ce qui est important dans ce festival, c’est éduquer notre jeunesse quant à sa responsabilité sur le devenir de notre société. Quand on était étudiants, un peu comme ces étudiants actuellement, on aimait beaucoup critiquer. Critiquer l’ancien colon, le gouvernement, critiquer ceci et cela... Mais la vérité est que nous qui critiquons, c’est nous qui venons au pouvoir et qui gérons le pays", a déclaré Azize Bamogo, le vice-président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC).
Ce festival se tient à Koudougou depuis plusieurs années. Les organisateurs en plus de promouvoir ce genre cinématographique le documentaire, veulent apprendre l’histoire de l’Afrique aux jeunes africains.
"Notre principale ligne, c’est comment on reconstruit l’imaginaire des Africains. Parce que le documentaire c’est le cinéma du réel. C’est très sensible de montrer le réel. Pendant longtemps, le réel de l’Afrique a été montré par un œil extérieur. Nous voulons corriger cela. Nous faisons du cinéma réel, en Afrique, les Africains sont les premiers prioritaires à avoir ce cinéma et bien sûr et ramener d’autres cinémas d’autres contrées", a indiqué Michel Zongo, directeur artistique de Koudougou Doc.
A Koudougou Doc 2021, 30 films étaient sélectionnés dont 11 longs métrages, 11 courts métrages et 8 films d'animation. Durant 5 jours, en plus des projections débats, il y avait aussi des résidences d’écriture sous la direction du célèbre documentariste camerounais Jean-Marie Teno. Il y avait aussi des masters class, une rue marchande et des concerts.
Malgré le contexte sanitaire, des professionnels du cinéma du Mali, du Bénin, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, des Comores et du Burkina Faso ont pris part à cette 8e édition de Koudougou Doc. Les organisateurs se penchent déjà sur la prochaine édition prévue en 2022.