Le soutien au Congrès national africain (ANC) a plongé sous la barre des 50% pour la première fois lors de scrutins locaux en novembre, dans un contexte de mécontentement croissant envers ce parti qui dirige le pays depuis trois décennies et la fin de l'apartheid.
"L'ANC est aujourd'hui à son niveau le plus bas et le plus vulnérable depuis l'avènement de la démocratie", a déclaré M. Ramaphosa, chef du parti, à Johannesburg.
Ces faiblesses "sont évidentes à travers la méfiance, la désillusion et la frustration exprimées par de nombreuses personnes envers notre mouvement et notre gouvernement", a-t-il dit.
"Peut-être plus frappant, nos faiblesses se voient dans les divisions internes, nous sommes un mouvement divisé", a affirmé le président.
Ces divisions au sein du parti de Nelson Mandela ne sont pas d'ordre idéologique, mais "motivées par la compétition pour l'accès aux postes et aux ressources publiques, ainsi que par le clientélisme" et entraînent un "affaiblissement de la gouvernance", selon lui.
Il a exhorté les délégués présents à proposer des "politiques claires", des "idées cohérentes" et des "solutions pratiques".
"C'est un moment décisif pour l'ANC (...) mais surtout pour notre pays", a déclaré M. Ramaphosa.
Ces discussions précèdent la conférence nationale de l'ANC qui se tiendra en décembre et au cours de laquelle le parti votera pour désigner un candidat à la prochaine élection présidentielle.
M. Ramaphosa devrait briguer un second mandat de cinq ans, mais il devra notamment composer avec la faction fidèle à l'ex-président Jacob Zuma, accusé de corruption, un sujet qui éclabousse régulièrement le parti au pouvoir.
Plus de 200 membres et responsables de l'ANC ont été cités dans le rapport d'enquête sur la corruption d'Etat publié en début d'année.
Le parti est également en proie à des difficultés financières depuis plusieurs mois. Des dizaines de salariés du parti ont dressé un piquet de grève devant le centre d'exposition où se tient la conférence pour protester contre les salaires impayés.